Sunday 7 January 2018

10a. Dennett, D. (unpublished) The fantasy of first-person science

Dennett, D. (unpublished) The fantasy of first-person science
 « I find it ironic that while Chalmers has made something of a mission of trying to convince scientists that they must abandon 3rd-person science for 1st-person science, when asked to recommend some avenues to explore, he falls back on the very work that I showcased in my account of how to study human consciousness empirically from the 3rd-person point of view. Moreover, it is telling that none of the work on consciousness that he has mentioned favorably addresses his so-called Hard Problem in any fashion; it is all concerned, quite appropriately, with what he insists on calling the easy problems. First-person science of consciousness is a discipline with no methods, no data, no results, no future, no promise. It will remain a fantasy. »
Dubuc, Bruno (2016) Qu’est-ce que la conscience? Le cerveau à tous ses niveaux
Chalmers, D. (2010). L’esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale.


SEMAINE 10 2018



--> VIDÉO DENNETT <--


résumé langue anglaise





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Cours 2




Cours 3




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11 comments:

  1. Les textes de cette semaine semblent tous porter sur le problème difficile. Comme on s’en rappelle, le problème facile consiste à essayer de comprendre comment et pourquoi le cerveau génère nos capacités, c’est-à-dire comment et pourquoi nous sommes capables de faire ce que nous faisons. Le problème difficile, quant à lui, consiste à essayer de comprendre comment et pourquoi nous ressentons. L’humain est en quelque sorte l’addition de ces deux éléments : un être qui agit et qui ressent.

    Le premier texte, The fantasy of first-person science, amène plusieurs points intéressants et mentionnent de nombreux sujets dont nous avons parlés en classe. Dennett explique que Turing vient modifier une question philosophique qui existe depuis longtemps. La question n’est plus « Qu’est-ce que penser? », comme le disait en d’autres mots Descartes et Kant, mais plutôt : « Comment créer une machine capable de penser? ». Ainsi, il ne s’agit plus d’une question philosophique, mais d’une question d’ingénierie. Ce changement nous permet d’observer la problématique d’un point de vue extérieur de 3e personne, au lieu d’y réfléchir à la première personne. Certains disent que la question de Turing met de côté le ressenti, et qu’ainsi, le robot de Turing ne permettrait de répondre qu’au problème facile.

    Le deuxième texte, On Dennett on Consciousness, consiste en une critique du texte ci-dessus. Il parle de l’importance du ressenti. Dans l’article de Dennett, il est fait mention du concept de zombie, comme nous en avons déjà parlé. Il s’agit d’un être qui serait identique à la molécule près à moi-même et qui aurait les mêmes fonctions, toutefois il n’aurait pas le ressenti. Cela ramène encore une fois au problème des autres esprits. Le zombie est autant convaincu que moi qu’il a le ressenti. Comment nous différencier? Comment être sûr qu’il ne possède pas en effet le ressenti? La même réflexion s’applique aux différents robots de Turing (T2, T3, T4). La question qui reste est toujours la même : pourquoi et comment ressentons-nous? S’il y a réellement un rôle causal au ressenti, c’est-à-dire une fonction ou une utilité, alors il devrait apparaître naturellement lors de la création du robot T2, T3 ou T4 (ou peu importe le niveau requis pour recréer les capacités humaines). Et si l’on réussit à créer ce robot et que le ressenti n’apparaît pas chez lui, alors cela voudrait dire que le ressenti n’est pas nécessaire pour nous permettre de faire ce que nous pouvons faire, et donc, le mystère de sa présence chez l’humain demeurerait complet.

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    1. « Et si l’on réussit à créer ce robot et que le ressenti n’apparaît pas chez lui, alors cela voudrait dire que le ressenti n’est pas nécessaire pour nous permettre de faire ce que nous pouvons faire, et donc, le mystère de sa présence chez l’humain demeurerait complet. »

      Mais, à cause du problème des autre esprits, nous ne pourrions pas constater si le ressenti apparaît ou n'apparaît pas chez le robot T3! (Ce n'est que Frédéric qui le saurait, si en effet il avait le ressenti -- mais de toute façon, étant T3, Frédéric se porterait comme s'il savait que la réponse est affirmative même s'il n'avait pas le ressenti et n'était qu'un zombie!)

      S'il pouvaient y avoir un zombie biologique T5, ça rendrait le problème difficile encore plus difficile et mystérieux. Mais même si le bon dieux nous assurait que tous les êtres vivants ayant un système nerveux ont le ressenti, ça ne résouderait pas le problème difficile, ce qui est d'expliquer causalement comment et pourquoi ils ont le ressenti.

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  2. Dennett, dans son texte « The fantasy of the first-person science » (2001), introduit la notion d’ « heterophenomenology » comme moyen d’investiguer la conscience humaine et l’expérience privée de façon proprement scientifique, donc comme objet d’analyse saisi à la 3ème personne.

    La phénoménologie, fondée par Husserl au XXème siècle, est un courant philosophique s’intéressant à l’expérience subjective vécue et donc au phénomène (à opposer au noumène selon la distinction kantienne, soit à ce qui échappe à notre expérience déterminée). Dennett propose, pour scientifiser la doctrine, de rassembler les descriptions de ces expériences personnelles avec les croyances et conditions internes détectables objectivement chez le sujet, pour générer ce qu’il nomme le « monde hétérophénoménologique du sujet ». Cette méthode permet selon lui de produire un portrait neutre de ce que C’EST d’être le sujet en question

    Dennett admet que cette méthode est contre-intuitive, comme de dire que c’est bien la terre qui tourne autour du soleil (n’ayant qu’une vue naïve et terrestre, il semblerait que ce soit le contraire), mais qu’il s’agit tout de même de la meilleure méthodologie pour investiguer les phénomènes de la conscience et tester des théories. Je reconnais l’intérêt de scientifiser le contenu de l’expérience privée et reconnaît les lacunes de la phénoménologie pour y arriver (sans la discrédité pour autant), mais je crois que la notion d’hétérophénoménologie est loin de faire justice à l’objet d’étude propre de la phénoménologie.

    Tout d’abord, l’hétérophénoménologie semble accorder une importance bien trop grande à la verbalisation de l’expérience selon moi. L’influence du fameux « ce dont on ne peut parler il faut le taire » de Wittgenstein est omniprésente dans le texte. En effet, s’il y a des expériences privées par rapport auxquelles vous n’avez pas de croyances et donc ne pouvez faire de jugement verbal, elles sont tout autant inaccessibles à votre point de vue 1er qu’à celui d’un tiers dit Dennett. C’est là soustraire une vaste quantité d’expériences possibles référant non pas à ce qui est de l’ordre du dicible mais plutôt de l’appréhensible, du saisissable et du sensible (l’idée de « connaissance sensible » en esthétique introduite par Baumgarten par exemple, en opposition à la connaissance conceptuelle/logique, ou l’idée d’une expérience singulière étrangère à l’infrastructure théorique).

    Comme le soutiennent les tenants du groupe B, outre la description de l’expérience, l’expérience elle-même ne peut être complètement négligée. Étienne le rappelle souvent, les mots ne peuvent épuiser le contenu d’une simple image. Celle-ci (l’image ou l’expérience phénoménologique) représente en fin de compte une modalité d’expérience tout à fait différente de la description (qui est, remarquons-nous, elle-même une expérience distincte!).

    Ainsi, bien que la phénoménologie puisse avoir de la difficulté à s’ériger en tant que science neutre ou « objective », relativement au point de vue de la première personne, son objet d’analyse n’est certainement pas étranger à la recherche sur la cognition et la conscience. L’ « hétérophénoménologie » peut sembler être la « meilleure » méthode (de collection des données phénoménologiques) au sens ou, contrairement à l’hypothèse du zombie de Chalmers, elle permet effectivement de proposer des programmes de recherche et théories possiblement réfutables. Il semble cependant, pour les raisons mentionnées, qu’elle réduit considérablement le nombre d’expérience sur lesquelles ces théories sont applicables.

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    1. Au fond, la « hétérophénpménologie » n'est que le T3 ou T4. Toi, t'es T3, Frédérick, donc tu diras verbalement -- et tu te porteras -- comme si tu ressentais. Mais, à cause du probléme des autres esprit, nous ne pouvons pas savoir si c'est vrai ce que tu dis.

      Le problème n'est pas de verbaliser l'indicible. (Le problème est l'absence du périscope de Searle pour T3: On ne peut pas savoir si tu ressens qu'en étant toi, ce qui est impossible sauf pour T2, et à condition que T2 soit passé purement par la computation.)

      Le problème difficile n'est pas le problème de verbaliser (décrire) les contenus qu'on ressente. On peut toujours donner une approximation verbale, aussi proche et fidèle qu'on désire (comme tu mentionnes dans ta ciélo); elle ne sera jamais exacte et complète, mais elle suffira pour communiquer les contenus -- à condition que les mots soient ancrés dans leurs référents par les capacités robotiques (T3) de celui qui transmet ainsi que de celui que reçoit la verbalisation.

      La vraie question est s'il y a un ressenti derrière ces mots et ces actions (comme dans ton cas, Frédérick, étant T3). Ça c'est le problème des autres esprits.

      Mais le problème difficile reste toujours d'expliquer (si en effet tu ressens) comment et pouquoi?

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  3. La conscience est un élément extrêmement compliqué à expliquer en raison des multiples phénomènes auxquelles elle fait référence. On peut notamment se référer à la conscience psychologique, mais aussi à la moralité, catégorie conceptuelle ainsi que tout ce qui à trait aux représentations que nous ne faisons pas. Étant une globalité en son genre, la conscience comporte deux types de problèmes pour bien la distinguer.
    Tout d’abord, il y a les problèmes faciles, ceux-ci sont les problèmes dont nous avons la connaissance de base sur un sujet qui n’est pas encore résolu. En fait, c’est un problème dont nous n’avons pas encore fait la résolution, mais dont nous savons la base de solution pour y parvenir. Nous pouvons notamment donner comme exemple, la douleur puisque nous ne savons pas encore de façon complète comment elle se produit, mais nous avons quelques connaissances dont son origine ainsi qu’une partie de sa cause. Un autre bon exemple, serait tout ce qui a trait à la mémoire, l’attention ainsi que les émotions. Ces processus sont en partie connus par les scientifiques par l’entremise de l’analyse de l’évolution des espèces. Les problèmes faciles étudient les aspects fonctionnels du cerveau humain. Ensuite, il y a les problèmes difficiles, ceux-ci sont plutôt axés sur le monde de la physique, notamment la relation entre les forces, atomes et molécules. Ce type de problème se réfère bien au-delà d’une simple explication de processus, mais se concentre d’autant plus sur les phénomènes auxquels ils se rattachent.
    Plusieurs approches philosophiques ont tenté de résoudre les problèmes difficiles de la conscience. Nous pouvons notamment énumérer, le dualisme de propriété qui définirait la conscience comme ayant deux propriétés distinctes : physiques et mentales. Aussi, l’épiphénoménalisme est intéressante puisqu’elle explique que ce qu’on ressens, et ce que nous désirons dans la vie n’affectent pas réellement nos comportements et que c’est plutôt une illusion. Il existe aussi une théorie selon laquelle une odeur ou bien une couleur pourrait en fait influencer le fonctionnement du cerveau humain, elle se nomme l’émergentisme. Nous retrouvons aussi la théorie du matérialiste où est-ce que notre cerveau et notre esprit sont une même entité.
    Mais à part ces approches philosophiques, je crois important de de s’attarder à l’apport que la science cognitive à amener au concept de la conscience au fil des générations. Une des théories des sciences cognitives se trouve à être la cognition incarnée qui signifierait que notre expérience aurait un rôle fondamental concernant notre environnement. Cette théorie forme un lien entre notre corps et notre pensée, notamment la sensibilité que nous avons en tant qu’être humain à l’égard de l’environnement qui nous entoure. En fait, notre expérience que nous vivons au quotidien aura donc un impact significatif sur notre cognition.
    Je trouve très intéressant d’aborder la science dans un ensemble de concepts pour réellement comprendre son essence même. En effet, la conscience n’entoure pas seulement la philosophie et les sciences cognitives, mais aussi la neuroscience, la psychologie cognitive, l’intelligence artificielle ainsi que la linguistique. Lorsqu’on fait une compréhension de la conscience, je crois qu’il est primordial de le faire auprès d’un regard global, sans cela nous voyons qu’une passerelle de la conscience et il devient donc d’autant plus difficile de réellement comprendre sa signification. D’où l’importance de l’énaction qui a comme idée que les facultés cognitives se développent autour d’un corps qui interagit en temps réel avec un environnement réel.

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    1. Marilou, tu ne sembles pas parler ni du problème facile ni du problème difficile tels qu'ils ont été définis dans ce cours:

      D'abord, c'est quoi « la conscience » ? (J'avais recommandé de remplacer ça par « le ressenti » car tout le monde sait à qui ça réfère, car tout le monde sait ce que c'est que de ressentir. Et le « cogito » ( « sentio » ) de Descartes est basé sur ça.)

      Le problème facile est de découvrir et expliquer le mécanisme causal qui génère notre capacité de faire tout ce que nous sommes capacbles de faire. La rétroingénierie de nos capacités d'agir (catégoriser les objets, apprendre, parler).

      Le problème difficile est de trouver et expliquer le mécanisme causal qui génère notre capacité de ressentir.

      Lis les lectures, mais fie toi surtout à ce qui a été présenté dans le cours. (Et lis les autres cié;os et réponses.)

      Quel est le lien entre la « cognition incarnée » et l'ancrage des symboles?

      (Si tu lis l'anglais, n'importe quelle des lectures langue anglaise (10b - 10e) te mettra tout de suite sur la bonne piste.)

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  4. La question qui a fait l’objet du cours était : « pourquoi le problème difficile est difficile ? ». Rappelons d’abord que le problème difficile concerne le ressenti, plus précisément c’est de savoir comment et pourquoi le cerveau cause un ressenti et pourquoi nous ressentons certaines choses, voir toutes les choses qui nous entourent.
    Selon moi, le problème difficile est extrêmement difficile voire impossible de nos jours à expliquer car le ressenti est quelque chose qui est propre à chaque individu. Deux personnes, au même moment, dans la même situation, ne vont peut-être pas avoir le même ressenti. Celui-ci varie énormément en fonction de l’individu, du contexte, etc. De plus le ressenti, toujours selon moi, n’est pas constant, c’est-à-dire que l’on peut ressentir une chose d’une certaine façon et l’instant d’après le ressentir d’une façon différente.
    De plus, je pense que c’est impossible car les individus eux même, ont du mal à expliquer leur propre ressenti, c’est quelque chose d’assez abstrait dont on n’arrive très difficilement à mettre des mots dessus. On va savoir que l’on ressent telle ou telle couleur, mais il va être impossible pour nous de dire pourquoi on l’a ressenti comme ceci ou comme cela. C’est quelque chose qui d’une certaine façon est automatique, qui se fait inconsciemment et donc que l’on n’arrive pas à contrôler et à expliquer.

    Pauline Chadourne

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  5. Je ne vois pas comment l'heterophenomenologie explique le pourquoi du ressenti en ne prenant pas en compte l'expérience directe elle-même. En prenant en compte toutes ces données physiques et le contenu des jugements que les sujets font d'eux même, on nie la part de ressenti dans les phénomènes observables. Je ne vois pas la particularité de cette hétérophénoménologie, car toutes ces données empiriques "à la troisième personne" sont en fait exactement les données de la science vouée à la compréhension de l'humain et sa pensée, soit la psychophysique. Alors que le ressenti, lui, est saisissable seulement à la première personne. Il me semble qu'avec la démarche de Dennett, le débat sur sa méthodologie se situe à savoir si la subjectivité des sujets et la réalité sont en concordance, et si la méthodologie permet de bien reconstituer cette subjectivité. Mais la question difficile, ironiquement, n'est pas adressée alors que Dennett accuse justement Chalmers de ne pas l'adresser: comment et pourquoi le cerveau génère-t-il le ressenti?

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  6. Le dualisme de propriété dicte que tout est matière et qu'elle peut posséder deux types de propriétés, soit physique et mentale, et que l'une ne se limite pas à l'autre. Je trouve que cela se rapporte à comparer la perception et la réalité matérielle. Bruno (2016) amène l'exemple de la douleur, qui a une propriété physique de par son fonctionnement dans le corps et une propriété mentale qui est le sentiment de douleur. La douleur avait été discutée en classe comme un exemple du problème difficile qui est "pourquoi nous avons le ressenti?". Est-ce seulement un châtiment cruel de l'évolution, ou y a t-il une nécessité de ressentir de la douleur plutôt que de simplement avoir l'information que notre organisme est en danger? Après réflexion, je me demande: la douleur serait-elle un moyen pour que l'intégrité de notre organisme ne dépende pas d'un système de motivation? Peut-être que la douleur était un mécanisme apporté par l'évolution qui est arrivée avant le système motivationnel, se rapportant plus à un réflexe. Ainsi, le ressenti de la douleur était peut-être le seul indicateur pour indiquer à l'animal qu'il devait agir sur une situation. Puis, au fil de l'évolution les êtres se seraient complexifiés et auraient acquis.
    Voilà, petite réflexion ne venant pas du tout d'un géant.

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  7. Dennett propose une méthode d'investigation du ressenti à partir de données objective. Cette méthode peut être intéressante dans le sens qu'elle pourrait hypothétiquement résoudre le problème facile. Cette méthode pourrait expliquer comment les êtres humains sont capable de faire ce qu'ils sont capable de faire. J'ignore si c'est ce que Denett à en tête lorsqu'il vante sa méthode. Par contre, sa méthode n'effleure même pas le problème du ressenti. Je trouve le point de M. Harnad très intéressant à cet effet. On ne tente pas d'étudier le ressenti ou d'expliquer sa structure, etc. On parle d'un ressenti bien plus simple, style René Descartes. La question est que, malgré la simplicité de ce ressenti, ce dernier est fondamental pour l'être humain, car c'est notre porte d'entrée consciente sur le monde qui nous entoure. Pourtant, le ressenti n'est pas impliqué dans l'ensemble des processus cérébraux qui existent. Une portion importante des actions que nous effectuons sont réalisées sans que nous n'en prenions conscience. La question de la pertinence du ressenti demeure donc entière. S'il était possible d'effectuer chacune des actions que nous faisons sans le ressenti, alors pourquoi aurions nous la capacité du ressenti? Cela est la nature même du problème difficile et franchement je pense qu'il porte bien son nom.

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  8. Selon Dennett, il y a eu deux gammes de questionnements importants en philosophie : les cartésiens, soit ceux sur la manière dont peut savoir si une pensée s’avère fausse ou non, et les kantiens, soit ceux comment une pensée peut venir à exister. Turing à penser à modifier la seconde gamme de questionnements en se demandant comment nous pourrions créer un robot capable d’apprendre et d’utiliser ces apprentissages comme un être humain. Il y a 2 types de réactions à cette question : ceux qui trouvent que Turing omet l’expérience (le qualia) et ceux qui jugent qu’il a trouvé un moyen de répondre aux questionnements kantiens. Dennett, se situant dans le second groupe, décrit une méthode d’investigation de la cognition : l’hétérophénoménologie. Cette dernière vise à cataloguer l’ensemble des états internes physiologiques et des réponses comportementales en lien avec la cognition. Cela se fait d’un point de vue 3e personne (contrairement à un point de vue de 1ère personne, introspectif). Dennett défend la notion selon laquelle les sujets peuvent avoir tort par rapport à leurs propres expériences, dans ce cas-là, la méthode décrite visera à expliquer l’étiologie de ces croyances. Il appellera ces cas des falses positives. Également, les sujets ne suspectent même pas certains évènements psychologiques internes tel l’influence de stimuli subliminaux. Dans ce cas là, on parle de false negatives. Dennett dira que le sujet n’est pas l’autorité par rapport à ce qui lui arrive, mais bien l’autorité par rapport à ce qui semble lui arriver. Il argumente ensuite que la méthode hétérophénoménologique devrait aussi être préférée par les défenseurs de l’introspection, car elle ne laisse pas de coté des expériences que nous pourrions connaitre (dans le cas des false negatives) et que l’on doit reconnaitre la valeur de cette méthode à moins qu’on veuille défendre l’infaillibilité du sujet par rapport à ces expériences conscientes. Une raison donnée pour laquelle l’utilisation de donnée introspective est peu recommandable est que l’expérience introspective change dès que nous y portons attention et que nous ne pouvons accéder à l’ensemble de notre expérience. Finalement, en attaquant Chalmers, Dennett explique que même si nous serions en accord avec la thèse des défenseurs de la science introspective, nous ne possédons pas de programmes de recherche clairs pour investiguer les questions cognitives de leur perspective.

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