Sunday 7 January 2018

7a. Confer et al (2010) Evolutionary Psychology Controversies, Questions, Prospects, and Limitations

Confer, Jaime C., Judith A. Easton, Diana S. Fleischman, Cari D. Goetz, David M. G. Lewis, Carin Perilloux, and David M. Buss (2010) Evolutionary Psychology Controversies, Questions, Prospects, and Limitations https://www.academia.edu/2867507/Evolutionary_psychology_Controversies_questions_prospects_and_limitationsAmerican Psychologist 65 (2): 110–126 DOI: 10.1037/a0018413



Evolutionary psychology has emerged over the past 15 years as a major theoretical perspective, generating an increasing volume of empirical studies and assuming a larger presence within psychological science. At the same time, it has generated critiques and remains controversial among some psychologists. Some of the controversy stems from hypotheses that go against traditional psychological theories; some from empirical findings that may have disturbing implications; some from misunderstandings about the logic of evolutionary psychology; and some from reasonable scientific concerns about its underlying framework.  This article identifies some of the most common concerns and attempts to elucidate evolutionary psychology’s stance pertaining to them. These include issues of testability and falsifiability; the domain specificity versus domain generality of psychological mechanisms; the role of novel environments as they interact with evolved psychological circuits; the role of genes in the conceptual structure of evolutionary psychology; the roles of learning, socialization, and culture in evolutionary psychology; and the practical value of applied evolutionary psychology. The article concludes with a discussion of the limitations of current evolutionary psychology.
FAUCHER, Luc et POIRIER, Pierre. Psychologie évolutionniste et théories interdomainesDialogue, 2001, vol. 40, no 03, p. 453-486.
POIRIER, Pierre, FAUCHER, Luc, et LACHAPELLE, Jean. Un Défi Pour La Psychologie ÉvolutionnistePhilosophia Scientiae, 2005, vol. 2, p. 1-35.
FAUCHER, Luc. Inférence à la meilleure explication, théorie de l’esprit, psychologie normative et rôle de la culture: Autour du livre Human Evolution and the Origins of Hierarchies Benoît Dubreuil, Human Evolution and the Origins of HierarchiesBenoît Dubreuil, Human Evolution and the Origins of Hierarchies. Philosophiques, 2012, vol. 39, no 1, p. 271-283.


SEMAINE 7 2018


Vidéo cours mardi 7 mars 2017 





Cours 01:



Cours 02:







16 comments:

  1. Les textes de la partie A de cette semaine portent sur la psychologie évolutionniste (evolutionnary psychology). Cette perspective théorique de la psychologie consiste à dire que la cognition humaine serait en fait le résultat de plusieurs mécanismes psychologiques ayant évolué selon les « input » de l’environnement. L’article « Un défi pour la psychologie évolutionniste » résume les caractéristiques principales de la psychologie évolutionniste, bien mieux que l’article « Evolutionary psychology controversies, questions, prospects and limitations », dont c’est pourtant l’objectif. Les trois éléments clés sont les suivants : la modularité de l’esprit, l’adaptationnisme et l’innéisme.

    La modularité de l’esprit signifie que la cognition serait composée de plusieurs modules/mécanismes différents, chacun d’eux étant responsable de résoudre un problème adaptatif spécifique. L’article de Confer et al. mentionne à plusieurs reprises qu’il n’existe pas de module (ou algorithme ou mécanisme) générique qui permettrait de tout faire, y compris le raisonnement ou l’apprentissage. Les mécanismes évolutifs permettent une réaction plus rapide que le raisonnement et sont complémentaires à l’apprentissage.

    L’adaptationnisme fait référence à la sélection naturelle de Darwin. C’est à la base de la psychologie évolutionniste. Darwin avançait que les traits qui augmentent les chances de survie d’un organisme ont plus de chance d’être transmis à la prochaine génération que les autres traits. Ce processus amène trois résultats différents : les adaptations (les bons traits), les produits non fonctionnels (les traits accompagnant les adaptations, qui ne sont ni bons ni mauvais), le « noise », (résultat de mutation génétique ou d’environnement rare). Par exemple, la majorité des humains ont peur des serpents et ils remarquent la présence d’un serpent très rapidement. Il s’agit d’une adaptation, car cela permet de nous protéger des serpents dangereux qui peuvent nous tuer. Un produit non fonctionnel de cette adaptation est la peur de serpent non venimeux ou inoffensif. Un « noise » serait, par exemple, la peur de la lumière du soleil, qui résulterait d’un environnement très particulier.

    L’innéisme, quant à lui, revient un peu au principe de la sélection naturelle, c’est-à-dire que les gènes se transmettent de génération en génération et donc, que les mécanismes adaptatifs sont innés chez l’humain.

    Grâce à cette définition, on comprend bien pourquoi la psychologie évolutionniste est multidisciplinaire. En effet, il faut parfois avoir recours à l’étude du comportement animal, de l’anthropologie, de l’archéologie et de la biologie afin d’émettre des hypothèses sur l’évolution des humains. Étudier le comportement animal (en particulier celui des chimpanzés), l’anthropologie et l’archéologie permet aux psychologues évolutionnistes d’en savoir plus sur notre ancien environnement et donc de trouver ce qui aurait pu influencer chacun de nos mécanismes adaptatifs. La biologie est également essentielle, car certains gènes sont le résultat concret de la sélection naturelle.

    Certaines critiques de la psychologie évolutionniste ont été énumérées dans la partie « Limitations » de l’article de Confer et al. La première est que certains comportements semblent aller à l’encontre de l’évolution, tels que l’homosexualité exclusive (contre l’instinct de reproduction) et le suicide (contre l’instinct de survie). De plus, notre connaissance du passé des humains est souvent hypothétique et repose sur des déductions tirées d’objets retrouvés. Comme les psychologues évolutionnistes se basent sur cette connaissance du passé pour déterminer les éléments qui ont mené à un mécanisme adaptatif actuel, il se peut qu’il y ait des erreurs. Finalement, la psychologie évolutionniste ne permet pas d’expliquer les différences entre les individus ni entre les différentes cultures.

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  2. Un court résumé de ma compréhension de la psychologie évolutionniste:
    La psychologie évolutionniste se base en partie sur la théorie de sélection naturelle de Darwin. En effet, en se basant sur le fait que des traits physiques et psychologiques sont passés entre les générations par le biais des gènes, il y a des traces en nous des enjeux de survie, de reproduction, etc. de nos ancêtres. Ces traits sont rarement rigides, mais bien des schémas généraux et souples permettant de traiter ou réagir à des problèmes qui varient selon de nombreux facteurs. Cela influence quels apprentissages et comment nous traitons différents types d'informations.

    La psychologie évolutionniste vient répondre au fait que l'humain n'est pas toujours un être rationnel. De nombreux biais décrits dans les textes viennent illustrer comment notre cognition est teintée des structures qui forment sa base. La vision évolutionnelle de la psychologie ne vient pas nécessairement invalider les théories qui sont basées sur d'autres prémisses, mais parfois souligner la présence d'un processus plus fondamental qui peut avoir un impact sur ce qui est décrit dans la théorie.

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  3. Le décallage entre l'évolution baldwinienne et l'évolution darwinienne explique que certaines de nos capacités qui étaient adaptatives dans le milieux ancestral puissent maintenant être mal adaptées au milieu actuel (comme inhiber les sentiments de satiété lorsqu'on mange du sucre ou du gras).

    Les auteurs de l'article ont raison d'insister qu'il faut utiliser une méthode intégrative des différents domaines pour offrir des explications causales valables aux capacités cognitives. Les phénomènes sociaux ont leur bases biologiques qui ont été façonnées par des miliers d'années de sélection naturelle afin d'être plus efficace et plus adaptatives.Il y a moyen d'établir une biopsychosociologie plus intégrative.

    Il faut une telle approche pour expliquer les rôles causaux des différents niveaux organisationnels (de l'ADN à l'organisation sociale) dans l'émergence des capacités plus complexes. Seulement ainsi nous pourrons tenter d'expliquer causalement les mécanismes interractionistes top-down et bottom-up. Le débat nurture-nature est dépassé: la réalité est infiement plus complexe, nuancée et fascinante. Cette article propose une bonne base pour pousser plus loins nos réflexions en ce sens.

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  4. À l’intérieur l'article ''Psychologie évolutionniste et théories interdomaines'' nous découvrons les différents aspects de la psychologie évolutionniste.

    Tout d’abord, plusieurs théoriciens considèrent que l’aspect biologique en ce qui concerne la psychologie est très importante. Par contre, la psychologie évolutionniste à une optique plutôt différente des modèles traditionnels, ils ont plutôt une vision diversifiée qui compose notamment plusieurs dimensions ayant chacune des connaissances propres à elle. Pour mieux comprendre cette psychologie, il est important de s’attarder aux trois sphères qui la caractérisent :
    1) Modularité de l’esprit
    2) Adaptation (sélection naturelle)
    3) Idées et structures mentales innées (reproduction, prédation, interactions sociales)

    On constate que la psychologie évolutionniste à plusieurs bases et fondements qui relèvent de théorie Darwinienne. La première thèse concernant l’architecture cognitive se définit comme étant des traitements d’informations autonome, encapsulé et neurologiquement câblés. Nous pouvons notamment donné comme exemple, les croyances ou bien le raisonnement. La deuxième thèse est basée sur l'adaptationnisme, en fait cette thèse propose que l’architecture cognitive soit un produit de la sélection naturelle. On parle en outre de génétique, mais aussi de dérive génétique et d’auto-organisation. Tandis que la troisième thèse se base sur une dimension expliquant que les modules de l’esprit humain sont présents pour la résolution de problèmes comme par exemple la reproduction ou l’interaction sociale.

    De ce que j’ai compris si on se réfère au modèle computationnel, cette psychologie va dans la même direction. D’un autre côté, lorsqu’on se réfère au modèle de Chomsky, lorsqu’il fait référence à la grammaire comme étant une chose qui ne peut être apprise par l’humain, serait-il donc à l'opposé de cette psychologie évolutionniste?

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  5. La théorie de la psychologie évolutionniste ainsi que celle architecturale semblent être dans les mêmes ordres idées en raison que l'architecture ne pourrait exister sans l’évolution et vice-versa. En effet, il y aurait un lien indirect entre ces théories mais non causal. L’architecture cognitive serait composée de caractéristiques de la première thèse de la théorie évolutionniste, notamment le raisonnement. Par contre, de ma compréhension ça serait plutôt en fait l’approche évolutionniste qui ne pourrait elle-même évoluer dans une structure qui n’est pas architecturale puisqu’elle est composée de connaissances, raisonnement ainsi que de représentations. Cette architecture est complémentaire à cette théorie puisque ensemble ils font la résolution de problèmes. Ainsi, c’est avec l’approche évolutionniste que l’architecture cognitive se complète en étant réajusté et en étant plus guidé.

    La méthode cladistique m’apparaît importante dans la théorie de l’évolution, puisqu’en raison de son existence, nous apprenons des faits tels quel : les caractères communs d’un être vivant et grâce à leurs traits il est possible de retrouver leur ancêtre commun propre à chacun. Ainsi, ceci est un bon exemple de l’implantation de l’architecture cognitive, puisque parfois c’est grâce à une certaine information, une connaissance que nous ne savions pas auparavant, que nous savons maintenant, que nous pouvons être en mesure d’évoluer et de comprendre certaines choses.

    Donc, sans cette cladistique (classement hiérarchique), nous ne pourrions pas avoir accès à une évolution chez l’être humain puisqu’il nous manquerait des informations. Par contre, sans l’évolution des espèces vivantes, la cladistique n’aurait pas son existence. Alors, si j’ai bien compris l'architecture cognitive qui comprend la cladistique sont complémentaires à la théorie de l’approche évolutionniste?

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  6. À la définition de la psychologie évolutionniste fournie dans les ciélographies précédentes, j’ajouterais la définition des principaux concepts en lien avec cette théorie.

    Milieu originaire : contexte environnemental où certains phénomènes neuronaux ont pris origine.

    Milieu actuel : contexte environnemental dans lequel ces phénomènes évoluent actuellement (souvent différent du milieu originaire).

    Cause distale : cause évolutive, raison pour laquelle un comportement a été adopté au départ.

    Cause proximale : cause psychologique, sensorielle, du comportement adopté.

    Il semblerait donc qu’un comportement, ou processus cognitif, est renforcé par les caractéristiques de l’environnement et émerge pour répondre à un besoin ou résoudre un problème existant dans le milieu originaire. Mais un comportement peut-il être adapté seulement pour cause proximale? Par exemple notre gout pour le sucre aurait-il pu être développé que parce que nous en aimons le gout et non parce que c’était un moyen de survie?

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    1. Bonjour Andréa!

      La conviction adaptationniste inhérente à l'explication de la psychologie évolutionniste fait en sorte que ce goût du sucre soit conçu comme un avantage adaptatif, soit un attribut augmentant la valeur sélective (fitness). Le sucre étant un nutriment facilement assimilable et procurant rapidement de l'énergie, il était bien utile de le consommer à diverses occasions (chasse, fuite, travaux énergivores). Ainsi, Aimer le sucre, puisqu'il pousse à sa recherche et à sa consommation avide, offrait au Cro-Magnon un avantage (surplus d'énergie) significatif sur son congénère qui ne l'aime pas et qui préfère lancer des cailloux en espérant atteindre un oiseau préhistorique plutôt que de déguster de petites baies. Le goût du sucre a donc été naturellement sélectionné par les bénéfices réels qu'il apportait aux individus le possédant.

      Cependant, et comme toi, je trouve la réponse adaptationniste suspecte et limitée. Pourquoi, tous les phénotypes auraient-ils effectivement une origine adaptative? Peut-être que certains traits, sans utilité propre et malgré tout présents, ont été conservés puis éventuellement recyclés dans un usage spécifique. L'adaptationnisme exclut ce genre de possibilité : tout est adaptation. Or il est tout à fait probable que de certaines caractéristiques adaptatives et assurant une fonction particulière ait pu émerger une fonction nouvelle, comme une redirection des fins de ces caractéristiques. L'évolution est paresseuse, (Étienne, 2018) s'il est possible de recycler des propriétés mais en leur conférant un usage tout autre que ce qui leur était initialement destiné, pourquoi ne pas le faire?

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  7. J'aimerais expliquer un peu un fait que je trouve intéressant sur la psychologie évolutionniste. En effet, cette dernière s'intéresse à l'hérédité et à la façon dont les comportements ont évolué au fil du temps, sans toutefois s'intéresser aux gènes. La psychologie évolutionniste adopte une position interactionniste, c'est à dire qu'elle suppose que la plupart des comportements ont une base génétiques, mais que les déclencheurs des comportements se situent dans l'environnement. Par exemple, la jalousie inclus un répertoire de comportements spécifiques selon le sexe, mais le comportement ne sera pas déclenché sauf en présence des conditions environnementales appropriés. Afin de démontrer qu'un comportement est issu de l'évolution, il n'est pas nécessaire de trouver la base génétique de ce comportement. Il faut simplement démontrer que le comportement en soi est une adaptation. Une adaptation implique qu'un comportement est le comportement le plus efficient pour arriver à un objectif souhaité. On peut aussi observer que certains comportements étaient efficients dans le passé, mais que les changements dans le monde actuel font que le comportement est devenu obsolète. Pour revenir à l'exemple de la jalousie, ce comportement chez l'homme était historiquement associé à l'incertitude quant à la paternité. Par contre, avec l'avènement de la contraception, ce comportement n'est plus aussi adapté qu'il l'était. En bref, la psychologie évolutionniste permet d'émettre des hypothèses plausibles, vérifiables empiriquement par rapport à l'origine de certains comportements.

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  8. On a vu à travers le cours que la plupart de nos comportements actuels proviennent de l’évolution d’anciens comportements. Le contexte dans lequel on utilise nos comportements actuellement se nomme le milieu actuel. A contrario, quand on remonte dans le temps pour trouver la base de ces comportements, on nomme ce contexte de base, le milieu originaire.
    Les comportements du milieu originaire ont subi une évolution à travers laquelle la cause et le but du comportement de départ ont aussi évolué et changé pour, en quelque sorte, s’adapter au milieu actuel. C’est donc ça le monde « moderne », adapter nos comportements, qui à la base étaient primordiale pour la survie, à nos besoins actuels qui ne sont plus des besoins primaires dont dépend notre survie, mais c’est devenu plus comme une habitude pour les êtres humains, et parfois même ces comportements sont entrés dans des « normes ». Ces comportements actuels ne cesseront d’évoluer et s’adapteront encore et encore en fonction de comment évoluera notre mode de vie.

    Pauline Chadourne

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  9. La psychologie évolutionniste avance que les comportements favorables à la survie de la race humaine ont été sélectionnés et encodé dans le cerveau comme des mécanismes. Ces mécanismes sont nombreux et spécifiques à des situations problématiques. Par exemple, il existerait des mécanismes de détection de stimuli, des mécanismes de défenses, des mécanismes de socialisations, etc. indépendant les uns des autres.
    Elle s’inspire ainsi de la sélection naturelle de Darwin, mais se distingue de celle-ci avec ces mécanismes sélectionnés pour la résolution de problème plutôt que pour permettre à l’individu de transmettre ses gènes.
    Certaines données empiriques supportent certaines théories de la psychologie évolutionniste. Par exemple, les phobies des araignées et des serpents peuvent être expliqué par celle-ci. Les anciennes araignées et anciens serpents présentaient un risque pour les humains et en avoir peur leur permettaient de les éviter. La peur et l’évitement de l’inceste sont d’autres exemples de mécanismes adaptifs supportés par des données empiriques.
    Comme toutes les approches, elle a ses critiques.
    La première critique concerne l’environnement. Il y a l’environnement d’origine, où le mécanisme ou le trait était probablement utile. Ce mécanisme est-il encore utile dans l’environnement actuel? L’exemple donnée est le l’envie du sucre. Dans l’environnement d’origine, c’était une ressource rare qui donnait de l’énergie. Le mécanisme d’aimer le sucre était donc probablement utile à la survie contre des prédateurs. Or, dans l’environnement actuel, ce mécanisme semble être lié à des maladies comme le diabète ou l’obésité. Son utilité est donc très questionnable. Un autre exemple est aussi la peur des serpents et des araignées. Ces comportements sont maintenant des phobies, des peurs irrationnelles. Les chances de mourir à cause d’un serpent ou d’une araignée sont très faible. On peut donc se questionner sur l’utilité actuelle d’un tel mécanisme. La cause proximale est le sens que procure le mécanisme selon les psychologues évolutionnistes : j’évite les araignées et les serpents parce qu’ils me font peur. Cette cause proximale s’explique par la cause distale: la peur des serpents et des araignées à favoriser la survie des humains. La cause proximale est donc liée à l’environnement actuel alors que la cause distale concerne l’environnement d’origine.
    La deuxième critique concerne les mécanismes psychologiques. La plupart des psychologues évolutionnistes ne croient pas en des mécanismes généraux, mais à des mécanismes spécifiques à certaines situations, qui découlent tous de causes distales. Ces mécanismes auraient bien sûrs évolués. Pourtant, plusieurs de nos capacités cognitives actuelles semblent très générales. Si on accepte que «la cognition, c’est de la catégorisation», alors on peut regrouper nos processus cognitifs en un mécanisme général, la catégorisation. Par exemple, «Étienne dit» qu’on catégorise souvent sans connaître la ou les règles de catégorisation. Bref, la catégorisation n’est pas souvent spécifique.
    Finalement, la dernière critique grosse critique concerne les théories ridicules qui peuvent émaner de la psychologie évolutionniste et qui sont acceptées. L’article «Evolutionnary Psychology Controversies, Questions, Prospects, and Limitation» suggère d’utiliser la psychologie évolutionniste comme une approche complémentaire à la culture et à l’apprentissage sociale. Bref, la psychologie évolutionniste ne donne qu’une partie de la réponse. Les théories plausibles ou loufoques doivent tous être mises à l’épreuve par plusieurs études empiriques avant d’être acceptés ou rejetés. Les études ont pour but de tester le dit mécanisme évolutif. Par exemple, les phobies des serpents et des araignées sont parmi les phobies les plus nombreuses, ce qui nous laisse croire qu’un mécanisme évolutif peut exister.
    James Najem

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  10. Après la lecture de quelques articles sur la psychologie évolutionniste, je constate l'intérêt de sonder l'évolution pour expliquer l'actualité des comportements humains. Le caractère implicite d'une majorité de ces comportements semble bien souvent manifester le travail adaptatif de l'espèce plutôt que le résultat d'une délibération consciente de l'individu. Par ailleurs, plusieurs des articles soulignent les limitations et même les leurres du pouvoir explicatif de la psychologie évolutionniste, relativement aux croyances qui la fondent.

    Une explication évolutionniste des fonctionnalités du cerveau admet celles-ci comme le produit de la détermination génétique (qu’un gène, sélectionné par avantage adaptatif, soit la cause exclusive du phénotype qui lui est associé). Plus spécifiquement, nous parlons ici d’adaptationnisme, mais également d’innéisme (au sens d’absence d’apprentissage). Là se trouve l’intérêt de l’argumentaire évolutif ; Il permet d’expliquer les causes proximales (psychologiques) uniquement au regard d’un lointain avantage adaptatif (cause distale), encodé génétiquement. Ceci semble être une excellente nouvelle pour ce que l’on espère de la rétroingénierie du cerveau, admettant qu’il possède de façon innée ou a priori, soit indépendamment de l’expérience, l’information suffisante et nécessaire à l’élucidation du phénomène comportemental.

    Cette tendance évolutionniste de l’explication est cependant étroite et limitée. Excluant l’apprentissage, la culture (la transmission d’information) et l’influence décisive de l’environnement sur les gènes (épigénétique), elle semble totalement oublier la variance des expressions phénotypiques au sein de l’espèce, ainsi que les vecteurs propres de cette variance. Par ailleurs, il est probable que plusieurs de nos fonctions ou propriétés cognitives actuelles ne résultent que d’un recyclage adaptatif (ce qui est désormais utile, repris, mais qui auparavant était tout de même présent, sans conférer d’avantage adaptatif particulier). Il serait vain et trompeur d’interpréter de telles propriétés ‘innées’ en terme d’adaptations, comme il serait illusoire de vouloir fournir une explication exhaustive des fonctions humaines sans considérer l’ensemble des facteurs causaux de modification et de variation du phénotype.

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  11. Pour moi, il y a un problème à mettre l'accent des recherches en psychologie sur l'évolution de l'espèce à cause de la différence entre causes distales et causes proximales. C'est un problème sémantique, c'est-à-dire que je n'y vois pas un manque de donnée ou quelconque problème empirique ou méthodologique. Par exemple, en disant que tous les hommes sont enclins au viol, mais qu'ils sont seulement restreints de cette pulsion par la peur d'un danger ou des mécanismes sociaux qui évoque la dangerosité, nous faisons une assomption qui réduit des questions morales, sociales, et justement psychologiques. C'est d'abord car le terme "viol" n'est pas défini dans l'assomption. En effet, un viol se défini comme un acte sexuel moralement répréhensible, car il implique une relation sociale non-consentante. Et niveau psychologique, comment l'individu perçoit-il ces enjeux? La motivation de l'individu, la cause proximale, est-elle reliée à ces enjeux?
    Il me semble que nous devrions plutôt dire que la cause proximale de comportements sexuels agressifs est d'abord le désir sexuel, mais nous pouvons aussi expliquer l'ignorance du plaisir de l'autre par un manque d'empathie, par une transgression morale, ou même par des normes sociales favorables à la violence sexuelle de la part d'une partie de la société plus favorisée par un certain statut. Ces causes proximales (et sociales) pourraient être évolutionnairement reliées à d'autres causes distales, soit d'autres nécessités adaptatives que celle de la reproduction.
    Ainsi, j'ai l'impression que les psychologues évolutionnistes font des hypothèses trop simplistes sur le rapprochement entre certaines causes proximales et distales.

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  12. La psychologie évolutionniste est simplement un moyen d'utiliser la théorie évolutionnaire darwiniste puis de l'appliquer à la sélection comportementale. Les comportements les plus propice a la survie transmettent donc plus facilement leurs gènes.
    Les comportements sont donc sélectionnés comme des traits biologiques.  Tout comme pour la théorie darwiniste originale dit "le plus apte survivra”, ont pourrait dire: le comportement le plus approprié survit.

    … on tient peut être ici l’origine du gène de la galanterie.. qui sait ? .. ?


    Les évolutionnistes essaient de trouver le comportement qui conviendrait le mieux à ces problèmes et de voir s'ils sont toujours adaptatifs. Par exemple, la peur est une bonne utilisation des compétences de survie pour masurer le risque par rapport aux avantages. 

    Certaines cultures auraient des comportements différents en fonction des besoins différents qu'elles avaient dans le passé et ont probablement toujours, ces peurs ancestrales seraient toujours d’actualité.

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  13. La sélection naturelle est comprise à travers 3 processus causaux : les adaptations (caractéristiques héritées qui aide de manière fiable à solutionner des problèmes), les mutations (les variantes liées au hasard causés par des mutations génétiques ou des évènements environnementaux) et des by-products (des changements phylogénétiques qui ne sont pas des adaptations, mais qui sont physiquement nécessaires pour avoir des adaptations). Les adaptations psychologiques interagissent souvent entre elles de manières à ce qu’un module peut prendre priorité dans un problème adaptatif donné ce qui contredit l’idée de Fodor que les modules sont séparés. Il faut faire une distinction entre deux formes d’explications quand on aborde la psychologie évolutionniste : les explications distales (la source de l’adaptation dans le contexte de la sélection naturelle) et proximales (la raison d’une action ou d’une cognition dans le présent). Il existe différentes critiques, mais la plus pertinente est celle en lien à la vérifiabilité des théories évolutionniste en psychologie. L’un des contre-exemples est la théorie de la gestion de l’erreur qui prédit que comme les false positves, comparé au false negatives, sont plus couteux en terme de survie, les individus auront plus tendances, dû à leur héritage phylogénétique, à commettre des false positives. Une autre critique est celle de la théorie de la rationalité du domaine générale, selon laquelle les réactions des individus peuvent être simplement expliquées par leur capacité de raisonnement, mais elle n’arrive pas à spécifier les caractéristiques motivationnelles du comportement et à expliquer des phénomènes de pauvreté du stimulus. Les psychologues évolutionnistes semblent rejeter le déterminisme génétique. En effet, l’environnement affecte le génome humain par ces pressions sélectives, mais il confère aussi des inputs influant leur développement ontogénétique. Il y a une interaction entre notre bagage inné et notre environnement au niveau de l’apprentissage. Ces derniers sont sociaux, mais sont facilités par des structures innées. Une nuance faite par les psychologues évolutionniste est celle entre la culture évoquée (des outputs différents venant d’une architecture cognitive humaine universelle) et la culture transmise (un ensemble d’idée existant d’abord chez une personne, mais qui se propage par des interactions). La psychologie évolutionniste possède certaines limitations au niveau des explications des différences individuelles et on se demande comment expliquer certains comportement qui ont l’air a priori non-adaptatifs (homosexualité, suicide,etc.)

    Il est bon de se rappeler que la majorité du temps du le génotype derrière un comportement est polygénique et que son expression phénotypique dépend de différentes interactions entre gènes et entre ces derniers et l’environnement… un fait que les auteurs semblent oublier quand ils sous-entendent que la présence de différences psychobiologiques entre les Nord-Américains et les population asiatiques dû à la différence de fréquence d’un allèle.

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  15. L’évolution psychologique est une étude qui laisse plusieurs adeptes du sujet perplexes. Ce que je retiens de cet article (Evolutionnary psychology : controversies, questions, prospects, and limitations), c’est que les théories de l’évolution psychologique de l’humain doivent se baser ultimement sur trois facteurs : des différents modes d’adaptation environnemental d’une espèce, du contexte environnemental même (considérant sa propriété variable), et des produits-dérivés (ses outils) qu’elle parvient à développer. C’est seulement avec ses facteurs qu’il est possible de faire une interprétation juste de la matière. Autrement, les théories peuvent être biaisées, et peuvent se retrouver trop loin de leur réalité et trop près de celle qui est actuelle. Il faut ainsi reconnaitre que les mœurs peuvent considérablement changer au travers les époques, et qu’une grande ouverture d’esprit est indispensable pour faire l’étude d’un temps qui ne nous appartient pas. Cela me fait questionner comment la psychologie évolutionniste peut être juste, et combien sans vouloir même être biaisée, elle l’est malgré elle.

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