Sunday 7 January 2018

10c. Harnad, S. (2011) Doing, Feeling, Meaning and Explaining

Harnad, S. (2002)  Doing, Feeling, Meaning and Explaining


It is “easy” to explain doing, “hard” to explain feeling. Turing has set the agenda for the easy explanation (though it will be a long time coming). I will try to explain why and how explaining feeling will not only be hard, but impossible. Explaining meaning will prove almost as hard because meaning is a hybrid of know-how and what it feels like to know how.

4 comments:

  1. L’objet d’étude des sciences cognitives peut être résumé en quatre concepts, énumérés dans le titre de cette lecture : « Doing, Feeling, Meaning and Explaining ». Le problème difficile porte sur le deuxième élément de cette liste, soit le ressenti. Il ne faut pas confondre le problème difficile avec le problème des autres esprits, qui consiste à dire qu’il est impossible de savoir si quelqu’un d’autre que soi-même possède vraiment le ressenti. Il s’agit plutôt de déterminer pourquoi et comment le cerveau génère le ressenti. Au cours de la session, nous avons abordé 3 réponses possibles à cette question.

    La première est que la cause du ressenti, soit la réponse au « pourquoi », est qu’il s’agirait d’un effet secondaire de l’évolution. En effet, il est possible que le ressenti se soit développé parallèlement à d’autres éléments qui, eux, ont une fonction. Et comme ces autres éléments sont utiles, ils ont été transmis de génération en génération par sélection naturelle, et le ressenti, qui est en parallèle à ceux-ci, s’est transmis également, bien qu’inutilement. Nous avons utilisé l’exemple des tympans en architecture pour expliquer ce phénomène. Pour construire un dôme, il faut des arches. La création de ces arches crée comme effet secondaire un espace triangulaire. Cet espace, appelé tympan, est inutile, elle n’a pas de fonctions, contrairement aux arches. Pourtant, là où l’on retrouve des arches, l’on retrouve des tympans. Les tympans n’ont pas de raison d’être, il n’y a pas de cause qui a mené à leur création, il s’agit donc d’un effet secondaire, tout comme le ressenti pourrait l’être.

    La deuxième piste de réponse que l’on a abordée est que le ressenti pourrait être la cinquième force de l’univers. En effet, il existe déjà quatre forces, soit la force électromagnétique, la force gravitationnelle et les forces faible et forte. Certains parlent donc d’une cinquième force : la force de psychokinèse. C’est un phénomène parapsychologique selon lequel notre esprit pourrait mouvoir la matière à distance, une sorte de pouvoir télékinétique, si l’on veut. Ainsi, l’effet de l’esprit (et donc du ressenti) pourrait être mesuré et expliqué. Il y aurait une cause à notre ressenti, et ce serait de nous permettre d’accéder à cette cinquième force. Un des problèmes de cette solution, en dehors de son aspect ésotérique, est que les quatre forces existantes nous permettent déjà d’expliquer tout, alors il n’y a nul besoin d’une cinquième force. Ainsi, même si elle existait, elle n’aurait pas de raison d’être, de raison causale, ce qui mène à la réponse suivante.

    La troisième et dernière piste de réponse explorée est qu’il n’y aurait tout simplement pas de réponse au « pourquoi », c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas de cause au ressenti, tout simplement. Et donc, il serait impossible de répondre au problème difficile. L’argument, mentionné dans le résumé de l’article First, Scale Up to the Robotic Turing Test, Then Worry About Feeling, est le suivant : « But unless we are prepared to assign to feeling a telekinetic power […], feeling cannot be assigned any causal power at all ». Je trouve que cet argument prend la forme d’un faux dilemme, c’est-à-dire qu’on ne présente que deux réponses à un problème en disant que ce sont les deux seules qui existent, et donc, que si ce n’est pas l’un, ce doit être l’autre (soit la cause est la cinquième force, soit il n’y a pas de cause). Or, je crois qu’il peut exister de nombreuses autres réponses. Si la cause n’est pas qu’il existe une force de psychokinèse, alors peut-être existe-t-il autre chose, pas nécessairement une force, mais quoi que ce soit qui donne une raison d’être au ressenti. Ainsi, aucune de ces trois pistes ne semble satisfaisante. Toutefois, nous sommes encore en attente d’une meilleure hypothèse.

    ReplyDelete
    Replies
    1. Bonjour Florence,

      Que penses-tu de la proposition de Shimon Edelman dans l’article « Doing, Feeling, Meaning and Explaining » (p.15). Se demander « pourquoi ressentons-nous » serait selon lui une erreur de catégorie (au sens de Ryle : ex : visiter les locaux d’une université (bibliothèque, cafétéria…etc.) et se demander où est l’université). Ainsi, le pourquoi du ressenti serait une erreur sémantique (il n’y a pas de pourquoi, il y a seulement une telle chose qui est le ressenti). C’est une perspective qui ne me laisse pas indifférent ; beaucoup de choses semblent être leur propre fin, sans but ou fonction précises (pourquoi le monde? Pourquoi la vie? Pourquoi 2 bras et non pas 3? (nous pouvons surement fournir une explication typique de sélection naturelle à cette dernière, comme nous pourrions en fournir une si nous avions réellement 3 bras. Ce qui est contingent semble échapper au type d’explication pourquoi ou du moins, nous pouvons en fournir pour tous les scénarios possible (ce qui dissout en quelque sorte la variété de réponses offertes / possiblement offertes). Le ressenti est peut-être sa fin propre, sans but ou fonction propre, il est là, accompagnant notre lot de fonctions, ce que l’on fait et subit. Cette perspective irait donc peut-être dans le sens de ta première réponse, soit un effet secondaire accompagnant la formation et sélection d’un trait spécifique.

      Par la suite, Shimon Edelman explique que le « comment » du problème difficile pourrait être relativement facile si l’on accepte que l’esprit est ce que le cerveau fait. Pour Shimon, la réponse semble se trouver dans l’équivalence entre le qualia (ressenti) et notre capacité discriminative (faire), équivalence pouvant être réduite à un type de computation particulier. Cela ne franchit cependant pas le fossé explicatif entre le « faire » corrélatif au ressenti et le ressenti lui-même (comment se fait-il que ce « faire » est ressenti?). Tout de même, peut-être nous rapprochons nous de la solution en isolant la computation associée au ressenti et non pas à quelconque fonction ou « faire » (si une telle computation existe).

      Merci pour tes commentaires, j’en ai personnellement largement bénéficié.

      Delete
  2. Nous tournons en rond, à la fin, on revient au problème difficile: pourquoi et comment avons nous un ressentit ?

    Les recherches qui use de rétro-inspections, peuvent au mieux, répondre comme l’on fait des penseurs avant nous. ( Descartes ? )
    Téussir le test robotique de turing n’est que la réponse au problème facile, de comprendre tout ce que nous sommes capable de faire.
    Le ressenti reste un mystère absolu. Un zombie frédéric, qui fait exactement comme nous, n’est pas suffisant pour affirmer qu’il a un ressentit.

    Frédéric m’excusera, mais j’ai bien envie de le décapiter pour prouver qu’il ne ressent rien malgré ;)

    Les quatres forces de la physiques suffisent à générer le ressenti, est ce que le ressenti est une propriété de la matière? Etienne dit que parler de propriété émergente revient à dire que nous n’avons rien compris. Elle ne donne aucunes explications au comment et pourquoi.

    Parler d’une cinquième force n’est pas la réponse revient également à inventer quelque chose pour expliquer notre incompréhension.

    Rétro-ingénerier l’être humain grâce à la recherche n’explique pas le ressentit, il n’y a simplement pas d’explication évolutif. AVOIR MAL pour une blessure n’est pas plus avantageux qu’un réflexe purement mécanique pour notre survie. Le texte semble dire: “Ne vous inquiétez pas du ressenti, on ne le comprend pas. Concentrez-vous premièrement sur les capacités physiques pour le moment.”

    ReplyDelete
  3. La science cognitive s’explique par quatre résultats le faire, le sentir, le comprendre et l’expliquer. L’explication serait le problème difficile, le fait d’expliquer comment les gens peuvent faire ce qu’ils peuvent faire ainsi que d’expliquer comment les mots peuvent signifier ce qu’ils signifient.

    Nous savons que nous ressentons, mais ne ne savons pas pourquoi et comment nous ressentons. Dans la même ordre d’idées, nous savons à un certain point que les autres ressentent, mais nous en avons pas la certitude. Ceci est le problème des autres esprits, il n’est pas le problème difficile, mais il y a un certain lien.

    Par contre, si nous nous attardons aux robots du modèle de Turing, pour ceux-ci nous avons encore moins la certitude de savoir s’ils se sentent que entre nous les humains puisqu’ils penchent plutôt vers le synthétique que le naturel.

    Le quatrième aspect de la science cognitive (expliquer) relié au problème difficile pourrait être résolue sur plusieurs formes. En effet, il serait possible de résoudre le problème difficile s’il y avait l’existence de forces psychokinétiques (esprit sur la matière), puisque nos sentiments seraient donc une force supplémentaire que nous possédons indépendamment.

    Une autre ouverture à l’égard du problème difficile est concernant les personnes aveugles. Ceux-ci même s’ils ne peuvent plus rien voir du tout, ils sont tout de même encore capable de faire la différence entre certains objets qui les entourent qui sont présentés à leurs yeux. Donc, la cause de ceci serait qu’en effet ses patients ressentent quelque chose.

    L’auteur se questionne sur l’aspect bénéfique de ressentir quelque chose. Il explique que si nous parcourons la vie et les choses qui nous arrivent au quotidien sans ressentir, à quoi cela ressemblerait-il ? Une situation nous arrive, nous le réalisons, nous apprenons de nos erreurs et nous faisons en sorte de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans le futur. Donc, où est l’utilité de ressentir au final si l’être humain pourrait autant vivre sa vie qu’actuellement mais sans ce ressenti?

    ReplyDelete

ISC1000-20, hiver 2018:  Catégorisation, communication et conscience Heure:  mardi 18h00-21:00 Salle du cours: PK-R250 (définitivement!!) E...