Saturday 6 January 2018

11b. Dror, I. & Harnad, S. (2009) Offloading Cognition onto Cognitive Technology

Dror, I. & Harnad, S. (2009) Offloading Cognition onto CognitiveTechnology. In Dror & Harnad (Eds): Cognition Distributed: How Cognitive Technology Extends Our Minds. Amsterdam: John Benjamins 


"Cognizing" (e.g., thinking, understanding, and knowing) is a mental state. Systems without mental states, such as cognitive technology, can sometimes contribute to human cognition, but that does not make them cognizers. Cognizers can offload some of their cognitive functions onto cognitive technology, thereby extending their performance capacity beyond the limits of their own brain power. Language itself is a form of cognitive technology that allows cognizers to offload some of their cognitive functions onto the brains of other cognizers. Language also extends cognizers' individual and joint performance powers, distributing the load through interactive and collaborative cognition. Reading, writing, print, telecommunications and computing further extend cognizers' capacities. And now the web, with its network of cognizers, digital databases and software agents, all accessible anytime, anywhere, has become our “Cognitive Commons,” in which distributed cognizers and cognitive technology can interoperate globally with a speed, scope and degree of interactivity inconceivable through local individual cognition alone. And as with language, the cognitive tool par excellence, such technological changes are not merely instrumental and quantitative: they can have profound effects on how we think and encode information, on how we communicate with one another, on our mental states, and on our very nature. 

8 comments:

  1. Clark et Chalmers proposent l’hypothèse de l’esprit étendue. Selon eux, notre esprit s’étend au-delà de notre cerveau et se projette dans notre environnement : nos proches, nos technologies, nos outils, etc. Cette hypothèse ramène aussi la question de sens (sémantique) : le sens est dans la tête ou dans l’environnement? Dans son Ted-Talk, Chalmers donne l’exemple intéressant de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui restent «eux-mêmes» plus longtemps à l’aide de technologies électroniques. Or, il semble surtout décrire comment les processus cognitifs sont augmentés à l’aide des technologies électroniques.
    Utiliser la cognition (penser, réflechir, etc.), c’est un état mental et un état mental est un état conscient. Comme les technologies ne sont pas dotées de conscience, elles ne sont que des outils cognitifs pouvant être utilisés par des personnes conscientes. Le premier outil cognitif serait d’ailleurs le langage, qui nous a permis de faire l’apprentissage de nouvelles catégories.
    Un état inconscient n’est pas un état mental. Si je fais des opérations mathématiques dans ma tête, je ne peux pas expliquer les processus par lesquelles j’ai obtenu la réponse (sauf avec le computationalisme), mais je sens que j’utilise ses processus ou capacités. L’introspection n’explique pas «le comment» étant donnée qu’elle est circulaire.
    C’est la même chose lorsqu’on utilise les technologies cognitives. Si je fais un calcul sur un ordinateur ou une calculatrice, et que j’obtiens ma réponse, je ne peux pas expliquer comment l’ordinateur ou la calculatrice a obtenu la réponse. Or, ces machines ne ressentent pas d’états mentaux pendant qu’elles font leurs opérations et comme elles ne nous ressemblent pas, on peut supposer qu’elles n’ont pas d’états mentaux.
    Pour le moment, la cognition semble réservée aux personnes avec des états mentaux (système nerveux central) telles que les humains et les animaux. Cependant, un robot qui passerait le Test de Turing avec des capacités sensorimotrices, serait peut-être lui aussi capable de cognition.
    James Najem

    ReplyDelete
  2. Comme nous l’avons vu dans le texte de Clark et Chalmers, certains de nos processus cognitifs non ressentis peuvent être externalisés. En effet, faire un calcul mentalement ou faire un calcul avec une calculatrice revient au même. Il s’agit ici du problème facile. La plupart des gens s’entendent pour dire que nous pouvons externaliser ce qui a trait à ce que nous sommes capables de faire.

    Le texte Offloading Cognition onto Cognitive Technology discute plutôt du problème difficile. L’article critique le concept d’esprit étendu de Clark et Chalmers. Contrairement à Clark et Chalmers, Dror et Harnad croient que l’esprit est confiné au corps, c’est-à-dire que le ressenti est uniquement possible à l’intérieur de notre tête, voire de notre corps. En effet, « esprit » et « ressenti » sont ici vus comme une même chose, l’ « esprit » étant la capacité de ressentir. Ainsi, le ressenti peut être influencé par les « inputs » que l’on reçoit du monde extérieur, mais les éléments extérieurs eux-mêmes ne font pas partie de notre ressenti. Ce n’est qu’une fois que ces éléments extérieurs sont perçus par notre cerveau à un point de contact que notre ressenti entre en jeu.

    Toutefois, la technologie cognitive (les supports dans notre environnement qui nous permettent d’améliorer nos compétences cognitives, comme une calculatrice ou un ordinateur) ne sert pas uniquement à nous fournir des « inputs » qui seront perçus et ressentis. Elle influence également notre cognition à un point tel qu’elle pourrait même la modifier. En effet, tout comme l’invention des voitures, des trains et d'autres technologies physiques ont modifié notre utilisation de notre corps et de nos muscles, la technologie cognitive pourrait modifier la façon dont on apprend et dont on réfléchit. Ainsi, notre environnement, bien que ne faisant pas partie de notre cognition, l’influence grandement.

    ReplyDelete
  3. Chalmers et Clark propose une hypothèse pour positionner le siège de la cognition. Ils explorent la possibilité d’un externalisme actif, selon lequel la cognition peut user d’outil extracorporels pour diminuer sa charge.
    Ils suggèrent même que lorsque l’on se sert de l’expertise d’autre cognitiseur, par exemple en utilisant Wikipédia, notre conscience est effectivement « dispersée », ou « déchargée » envers ces ressources. Il peut sembler évident que la cognition de tous individus utiliser les ressources disponibles de notre environnement via une analyse schématique des sens afin de mieux effectuer sa propre fonction, c.à.d. de cogiter. Il semble évident, d’un point de vue médical, que tout ce que l’on sait faire tire son origine du fonctionnement interne du cerveau. Mais que se passe-t-il lorsque l’on propose d’utiliser une calculatrice plutôt que de faire un calcul mental ? L’externalisme actif indique que la cognition peut être assisté avec un processus externe, un « outil » qui allège la charge mentale imposé à notre cognition. Quels rôles joue ces outils ? Avec des actions épistémiques, la cognition peut s’étendre au-delà des limites corporelles. Lorsque des cogiteurs utilisent ces « outils », ils créent peut-être des ''mégastructures'' cognitives sans décrire directement la cognition qui est propre à l'humain, celle qui est reproduite par t3. D'une certaine façon, une mégastructure cognitive se produit lorsqu’un groupe utilise les capacités cognitives de ses participants. Étudier ces mégastructures peut indirectement, être utile à la rétro-ingénierie de la cognition. Est-ce que notre esprit s’étend au-delà de notre corps et se projette dans notre environnement? Le sens est-il dans la tête ou dans l’environnement?

    ReplyDelete
  4. Voici quelques éléments que j'ai retenus de ma lecture du texte "Offloading Cognition Cognitive Technology":


    États mentaux
    • Diverge de la cognition car la définition est vague sur l’emplacement (locus and scope). Les deux sont différenciés par l’aspect de performance de la cognition et les autres capacités et fonctionnalités
    • Seulement ressenti et conscients

    Technologie cognitive
    • Outils qui nous permettent de dépasser les limites de notre corps, de notre cerveau. Tel que lasers pour neurochirurgie, télescopes pour regarder plus loin, voitures pour aller plus vite..
    • Augmente l’étendue et le pouvoir de nos capacités par ces outils. Nous aide à penser et agir plus vite et plus loin.
    • Donne le sentiment que peut faire plus que ce que notre corps nous permet de faire. Changement perceptuel qui est un état mental.
    • Bien que ce qui aide à sentir ce changement est à l’extérieur du corps, l’état mental que cela apporte se situe quand même à l’intérieur du corps

    « Mind-Reading »
    • Intuition qui nous dit si les autres ressentent ou non. Difficulté à se l’imaginer avec les jellyfish. Ex : à partir d’un certain âge, il est difficile de croire qu’un chien n’a pas mal quand on le frappe.
    • Peut-être parce que détecte les affordances Gibsonienne que l’on pourrait pt percevoir grâce à nos neurones miroir, soit que détecte que l’autre est dans un état mental comme nous car nous percevons des réactions qui seraient les même chez nous si nous étions dans cet état d’esprit.
    • Problème des autres esprits : causes similaires donnent des résultats similaires. Dans le sens que si j’ai un ressenti, une autre personne comme moi va avoir un ressenti.


    Test de Turing
    • Idée derrière le test est que si on est capable de créer un robot qui est capable de faire tout ce que l’on peut faire. Si bien que notre impression de lire les autres esprits nous dit qu’il a un esprit. Cela voudrait dire qu’il a le ressenti.
    • Pour passer le Turing test il faut que ce soit un robot et non juste un logiciel, pour avoir les informations sensorimotrices.
    • Question de la cognition étroite ou étendue : est-ce que tout doit être dans la tête du robot? Ou est-ce que peut être connecté ailleurs? Mais cela n’a pas de sens, ce serait simplement son corps qui serait étendu, pas nécessairement son esprit

    ReplyDelete
  5. La cognition est ce qui permet aux humains de faire tout ce qu'ils peuvent faire. Il s'agit du même pour principe pour tous organisme conscient. Cela peut-il être dit pour les ordinateurs? La cognition est ce qui permet aux ordinateurs de faire tout ce qu'ils peuvent faire. Cela semble-t-il étrange? Parfois, la ligne entre computation et cognition est mince.

    La cognition n'est pas uniques aux humains. Le mot "cognition" est une catégorie qui donne un nom à une science. Dans toute science, le mécanisme causal que l'on cherche à comprendre est isolé des autres mécanismes causaux. Or, la cognition fait face à un problème dit difficile. Etienne Dit qu'elle n'est pas solvable.

    Il y a quelque chose qui permet la cognition, dont nous n'en comprenons pas les causes. Ce système causal est censé permettre la cognition. La cognition est un mécanisme causal et de nombreuses autres sciences naturelles recherchent également des mécanismes causaux. Tout suit les principes de causalité, que l'on parle d'un cerveau, d'un ordinateur, d'un arbre ou de l'univers lui-même. Qu'est-ce qui différencie les animaux (humains et animaux non-humains) des autres systèmes causaux si, par définition, beaucoup de choses dans le monde semblent faire ce qu'elles sont capables de faire par quelque chose appelé quelque chose (dans ce cas, cognition )?



    La cognition est partout si nous décidons d'appeler la chose qui permet à quelque chose de faire ce qu'elle est capable de faire. Parler de cognition étendue est arbitraire dans le sens où elle est déjà partout et étendue. Si tout est cognitif, où se situe exactement le sentiment? Plus le savoir est grand, plus le sentiment est grand. Un monde pauvre en cognition serait un monde pauvre en sentiment. Le concept est un peu paradoxale.

    l’intention, qui est nécessaire à la « cognition » : il y a un agent « cognisant » qui utilise ses fonctions cognitives pour agir intentionnellement dans le monde. Facebook, par exemple sans ses utilisateurs, et programmeurs, n’agit pas selon sa volonté dans le monde…
    En fait, pour les auteurs, la seule technologie susceptible de « cogniser » intrinsèquement serait un T3 (un robot frederic) ayant passé le test de Turing.

    ReplyDelete
  6. Qu’est-ce qui ressent? Je suis confus par la liaison (ou synonymie?) entre cognition, état mental, conscience et ressenti (réflexion critique sur « offloading cognition onto cognitive technology »)

    *contient des passages de phénoménologie introspective boiteuse

    L’activité de notre cerveau n’est pas toujours de la cogniton puisqu’elle ne s’accompagne pas toujours du ressenti (l’activité cognitive étant un état conscient donc étant un état mental donc étant ressenti…. (Je réduis, sous les recommandations d’Étienne, à ‘ressenti’ pour la suite du commentaire)) Par exemple, l’activité du cerveau assurant la respiration, le pouls…etc. concerne une fonction végétative (non cognitive) de celui-ci, soit un état non ressenti (dès lors non mental suggère-t-on). Dror et Harnad suggèrent ainsi que les états inconscients sont non mentaux (par la synonymie qu’ils attribuent à ‘mental’ et ‘conscient’).

    J’ai de la difficulté à accepter d’emblée cette affirmation puisqu’elle me semble reposer sur une conception étroite de ce que la notion d’ « inconscient » peut représenter. Il me semble au contraire tout à fait probable qu’un non-ressenti (ou état inconscient) participe à / soit un état mental donné et dès lors qu’il soit inclut dans ce qu’englobe la cognition. Si nous abordons la conscience sous l’angle d’un continuum ou les extrêmes sont 1) l’absence totale de ressenti et 2) le ressenti clair, manifeste, il est tout à fait concevable qu’un certain degré intermédiaire de ressenti puisse être présent sans qu’une attention directe de l’agent « cognisant » soit dirigée vers celui-ci. Imaginons simplement que l’attention de cet agent soit dirigée vers un ressenti de plus forte amplitude, ou soit partagée entre plusieurs ressentis simultanés, puis que le ressenti majeur cesse finalement ou que les ressentis simultanés s’écartent uns à uns tranquillement ; l’agent ressentira de façon plus prononcé le stimulus que lui procure un objet x et qui était pourtant présent avec la même intensité bien avant que son ressenti le concerne isolément. Par exemple, la ventilation de la bibliothèque est présente et conserve la même intensité, mais depuis les quelques heures que j’y suis, mon ressenti varie à son égard, l’isolant parfois complètement comme l’oubliant ou la ressentant plus ou moins en sourdine pendant que je lis ou j’écris, pendant que je ressens une quantité d’autre choses qui s’entremèlent. Dans ce ressenti qui amalgame différents stimulus, certains ne sont pas pris en considération par moi-même, d’autres un peu plus et d’autres reçoivent une encore plus grande portion de mon attention. Or je peux concentrer mon attention sur chacun de ces stimulus et ainsi faire varier mon ressenti à leur égard et ce sans éliminer l’émission ni la réception d’information sensorielle des autres sources de ressenti qui m’assaillent (sans éliminer mon ressenti des autres stimuli, mais en l’amoindrissant, en l’ignorant dans la mesure du possible). -->

    ReplyDelete
    Replies
    1. Une division binaire de l’expérience d’un sujet, soit entre ce qu’il ressent et ce qu’il ne ressent pas, ne me semble pas suffisante pour définir exhaustivement ce que l’on identifie comme de la cognition ou comme des états mentaux. Cela propose, selon ma compréhension, une univocité du ressenti alors que l’on ressent les même choses différemment sous différentes conditions et à différents moments. L’on pourrait objecter que malgré tout continuum, « at the end of the day » reste des états qui sont ressentis et d’autres qui ne le sont pas. Cependant, le ressenti, puisqu’il semble réfèrer à une infinité d’états distincts et non réductibles (je ressens immédiatement et de façon déterminé ; je ne pense pas à la façon dont j’aimerais ressentir quoique ce soit, mais je ressens simplement), il semble être équivoque et donc se dire/décrire de bien des façons. Un ressenti peu dès lors être +/- fort (pour ne pas dire conscient) et +/- faible (pour ne pas dire inconscient). Qu’un très faible degré de ressenti demeure du ressenti ou qu’un stimulus qui soit à la frontière du ressenti/non-ressenti (de ce dont nous avons conscience ou sommes inconscient) ne participe d’aucune façon à l’activité cognitive me semble trop tranché comme explication de ce qu’inclut et n’inclut pas la cognition.

      Peut-être n’est-ce là qu’une simple conviction de ma part, je ne prétendrai pas ne pas en avoir dans ce commentaire, mais il me semble qu’ « inconscient » et « non ressenti » ne soit pas la même chose tout d’abord en soi, mais également et définitivement pour un être cognisant et pour un toaster qui, je spécule, n’a pas la possibilité d’être conscient ou de ressentir. Chez l’être cognisant, le ressenti est constamment actualisable s’il n’est déjà en acte manifeste ou implicite. Le toaster n’a certainement pas d’états mentaux, mais l’état mental de l’être cognisant semble pour son compte incorporer différents niveaux de conscience, de ressenti. La cognition c’est ce qui génère la capacité de faire ce qu’on peut faire (Étienne, 2018). Considérant que la cognition génère donc entre autre la capacité de ressentir variablement (ou plutôt qu’en acte, elle génère directement le ressenti dans sa variabilité), je ne vois pas d’irréconciliabilité entre l’idée que cette variabilité, cette équivocité du ressenti inclut dans l’activité cognitive des états « non-ressenti » effectifs ou pour être plus juste, des états simplement inconscients.

      Delete
  7. L’article Offloading cognition onto cognitive technology aborde d’autant plus le problème difficile. La théorie comme quoi notre esprit est étendu, va dans le sens contraire de l’ordre d’idée des auteurs de ce texte. En effet, ceux-ci sont plutôt vers le fait que tout ce que nous ressentons nous le ressentons seulement à l’intérieur de notre esprit, et rien ne se passe à l’extérieur de celle-ci. Donc, il n’y aurait aucune externalisation de notre esprit vers les autres. Plus précisément, nous pouvons être influencés par le monde externe, celui-ci peut avoir un impact sur nos processus cognitifs internes, mais le contraire n’est pas possible.

    Les stimulus externes sont les entrées de notre ressenti, mais elles ne peuvent pas faire partie intégrante de notre ressenti. La cognition relie les deux (action et ressenti), donc l’esprit étendue, c’est seulement la capacité à l’action qui est distribuée et non le ressenti. Le ressenti est en jeu, et non la capacité à l’action.

    Mais la question qui se pose aussi dans cet article, est concernant la technologie cognitive et son effet. Est-ce que la technologie comme par exemple, les ordinateurs, calculatrices, internet, google, etc sont une extension de l’esprit humain? Ces technologies nous amènent définitivement des connaissances qui nous permettent d’activer certaines zones de notre cerveau. Cette technologie cognitive serait une stimulation externe qui devient donc une très grande influence à nos états mentaux et notre esprit.

    ReplyDelete

ISC1000-20, hiver 2018:  Catégorisation, communication et conscience Heure:  mardi 18h00-21:00 Salle du cours: PK-R250 (définitivement!!) E...