Saturday 6 January 2018

11a. Clark, A. & Chalmers, D. (1998) The Extended Mind.

Clark, A. & Chalmers, D. (1998) The Extended MindAnalysis. 58(1) 



Where does the mind stop and the rest of the world begin? The question invites two standard replies. Some accept the demarcations of skin and skull, and say that what is outside the body is outside the mind. Others are impressed by arguments suggesting that the meaning of our words "just ain't in the head", and hold that this externalism about meaning carries over into an externalism about mind. We propose to pursue a third position. We advocate a very different sort of externalism: an active externalism, based on the active role of the environment in driving cognitive processes.



SEMAINE 11 2018



9 comments:

  1. Le texte The Extended Mind remet en question la frontière entre la cognition et le monde extérieur. Est-ce que notre cognition se confine à notre cerveau ou englobe-t-elle certains éléments extérieurs ?

    La première partie de l’article cherche à expliquer le fait que les processus cognitifs peuvent être en partie extériorisés. Les auteurs mentionnent un exemple qui utilise un peu le même concept d’intériorisation que Searle avait utilisé pour le problème des autres esprits. Ils décrivent trois scénarios où des participants doivent décider si la forme d’un objet X correspond à la forme d’un trou, c’est-à-dire si l’objet pourrait passer par le trou. Dans le premier cas, la personne doit tourner la forme mentalement pour vérifier si elle correspond à la forme du trou. Tout le monde s’entend pour dire qu’il s’agit d’une opération cognitive. Dans le deuxième cas, elle peut utiliser l’ordinateur pour faire tourner la forme. On pourrait être porté à croire qu’il ne s’agit pas d’une opération cognitive, car c’est un outil externe qui effectue l’opération de rotation. Toutefois, les auteurs appuient qu’il s’agit autant d’un processus cognitif que dans le premier cas. Pour ce faire, il propose un troisième cas, où la personne possède un implant qui lui permet de faire la rotation comme l’ordinateur, mais directement dans sa tête. Ainsi, la rotation qui était extériorisée est maintenant intériorisée, et tout le monde (selon les auteurs) s’entend pour dire qu’elle est cognitive. Ainsi, dans le cas 2, la rotation serait également cognitive, à l’exception qu’elle s’opère à l’aide d’une personne et d’un ordinateur, au lieu de seulement une personne. Le cerveau s’occupe de certaines opérations alors qu’il en relègue d’autres à un élément externe. C’est ici qu’est introduit le terme « action épistémique ». Il s’agit d’une action qui modifie le monde extérieur afin d’augmenter l’efficacité des processus cognitifs. Les auteurs concluent cette section en disant que les actions épistémiques (externes à l’humain telle la rotation par ordinateur) font également partie du processus cognitif. Ainsi, tous les éléments internes ou externes qui permettent d’arriver à un résultat font partie du processus cognitif.

    L’article continue en expliquant que non seulement une partie des processus cognitifs peut être externalisée, mais une partie de l’esprit pourrait également l’être, plus précisément les croyances. Les auteurs disent que ce que l’on croit peut être influencé par notre environnement, et donc que notre esprit est relié à l’environnement. Par exemple, si nos croyances reposent sur notre mémoire, et que notre mémoire est externalisée (telle une personne Alzheimer qui écrirait dans un carnet tout ce qui lui arrive), alors on pourrait dire qu’une partie de nos croyances est externalisée. En effet, si l’on définit nos croyances par le rôle qu’elles jouent, alors le fait que la mémoire soit interne ou interne importe peu, car leur rôle est identique, et donc les deux sont autant des éléments du système qui mène à une croyance. Toutefois, pour qu’un élément externe soit considéré comme faisant partie de nos croyances, il doit respecter trois critères : il doit être constant (on l’utilise dans toutes les situations reliées à cette croyance) ; il doit être accessible facilement et en tout temps ; et il doit être fiable (trust, reliance and accessibility). Donc, certains éléments extérieurs, que ce soit des objets ou des personnes, peuvent contribuer à certaines croyances en particulier. Toutefois, ces appuis extérieurs ne sont possibles que grâce à la langue. Sans la langue, nos croyances seraient sans doute toutes internes.

    Les auteurs concluent en disant que, comme nos croyances font partie de qui nous sommes et qu’elles peuvent être externalisées, alors une partie de notre identité peut également l’être. Ainsi, la possibilité d’externaliser des processus cognitifs et des croyances nous porte à croire que la conscience/le ressenti pourrait également être externalisée, c’est-à-dire que notre ressenti pourrait s’étendre à notre environnement actif.

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    1. On a débuté le cours en se rappelant que même pour la moindre chose -- comme pour se rappeler du nom de notre institutrice de troisième année de primaire -- on n'a aucune idée comment notre cerveau nous apporte la réponse. Pour ces processus inconscients (non-ressentis), c'est vrai que la distinction interne/externe importe peu.

      Mais l'esprit, et ainsi les états mentaux, sont des états ressentis, pas juste des états internes. Ces états sont influencés, evidemment, par la stimulation externe (ce qu'on voit, ce qu'on entend), mais l'objet externe que je vois ne fait pas partie de mon état mental, mon état ressenti, l'état physique qui génère mon ressenti. Je regarde la lune. La lune ne fait pas partie de l'état interne qui génère mon ressenti. C'est encore plus claire quand je regarde une étoile. Il se peut que cette étoile est déjà morte depuis des millenaires. La seule chose qui risque être une composante de mon état ressenti, c'est le stimulus proximal sur ma rétine. Je ne suis pas plus large que ça.

      Qu'est-ce qu'une croyance? que 2 + 2 = 4 est une croyance lorsque je suis en train de le concevoir (et le croire). Idem pour la proposition que « la chatte est sur la natte » ou que « ma prof de primaire fut Mme Tourlulu » : Ces croyances font partie de mon état ressenti lorsque je suis en train de les croire. Mais ni les vérités mathématiques, ni la chatte qui est sur la natte, ni Mme T ne fait partie de l'état (interne) qui génère l'état de ressenti de ma croyance. Et cet état n'est las plus large que ma tête (et peut-être mon système nerveux périphérique aussi -- donc pas plus large que mon corps).

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  2. Les auteurs proposent que la cognition, ou plutôt l’esprit (les états mentaux, le ressenti), peut s’étendre à l’extérieur de notre cerveau et même de notre corps. Par contre, l’exemple qu’ils utilisent pour le démontrer ne tient pas compte de la distinction entre esprit (ressenti) et capacités fonctionnelles, qui peuvent se manifester inconsciemment (non ressenti), toutes deux générées par la cognition. En effet, ils exposent qu’il n’y a pas de différence entre croire une chose qui provient de notre cerveau ou croire la même chose mais dont l’information provient de l’extérieur de notre cerveau, d’une note écrite, par exemple. Cependant, lorsqu’on croit quelque chose, on ressent, mais pour croire cette chose, il a fallu récupérer l’information, processus qui se fait inconsciemment donc qui n’est pas ressenti. D’avoir l’information stockée dans notre mémoire ou notée dans un carnet nous permet d’accéder à cette information uniquement, c’est une capacité fonctionnelle. Avoir une croyance en lien avec l’information ne vient que par la suite et ce ressenti se passe dans le cerveau, que ce soit pour la personne qui a trouvé l’information grâce à sa mémoire ou pour celle qui l’avait notée quelque part. On ne peut donc pas affirmer qu’il est possible d’étendre l’esprit. Il est important de tracer cette ligne entre capacité fonctionnelle et ressenti.

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  3. Clark et Chalmers conçoivent dans leur texte « The extended Mind » l’idée d’un esprit débordant les frontières de notre propre corps et s’inscrivant dans des référants réels de notre environnement. L’argument est plutôt simple; une variété d’outils, aide-mémoire et sources d’information extérieurs à nous-même, interfèrent dans nos processus cognitifs et participent donc à sa réalisation. La calculatrice par exemple, permet d’extérioriser le calcul autrement mental et moins performant, comme le cahier de note d’un individu alzheimer lui permet de préserver sa mémoire en l’extériorisant (lui permettant ainsi d’accomplir diverses tâches relativement au contenu de sa mémoire, soit à l’information inscrite). Il semble donc pour Clark et Chalmers que l’esprit, dans ce qu’elle est activement, inclut une variété d’éléments extérieurs aux limites de notre corps. Puisque le circuit/processus cognitif semble de cette façon « sortir » de notre tête pour ensuite y revenir, l’esprit serait étendu.

    Cet argument est cependant applicable qu’à la capacité d’action ou fonctionnelle de la cognition et ne tient pas compte de sa capacité au ressenti ; le ressenti est prisonnier de nous même, nous appartient et n’est pas externalisable. Peut-on donc dire que la cognition est étendue (externalisable) si ce n’est qu’à l’égard d’une seule de ses propriétés? Son aspect fonctionnel (capacité à l’action) est déjà tout à fait simulable par la computation. Or Searle nous a montré que cette dernière n’était pas suffisante pour expliquer la cognition, que le ressenti n’est pas négligeable dans le processus.

    Je ne suis également pas certain de ce que Clark et Chalmers entendent par « esprit ». Il semble que les « termes processus cognitifs » et esprit soient interchangeables pour eux. Cependant, il est clair que seulement la capacité fonctionnelle de la cognition est externalisable et non pas le ressenti qu’elle génère. Si l’esprit est ET la fonction ET le ressenti, est-il donc légitime dans la considération instrumentale de notre environnement de parler d’ « esprit étendu »? Je ne crois pas.

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  4. Le problème difficile du ressenti concerne comment le fonctionnement du cerveau génère le ressenti et pourquoi.
    Les problèmes "faciles" de la conscience ont plus tendance à trouver une réponse dans l'étude du fonctionnement du cerveau. Chalmers apporte l'exemple de l'éveil et du sommeil comme une question à laquelle l'observation du cerveau et son fonctionnement peuvent répondre, faisant de cette question un problème "facile".
    Le problème difficile émerge donc du fait que toutes les connaissances sur le fonctionnement du cerveau, de ses mécanismes, ne permet pas de comprendre comment ces processus aboutissent à notre vécu, à notre ressenti.

    Chalmers apporte que les philosophes sont actuellement les principaux acteurs dans cette problématique puisque l'approche des neurosciences réduit trop ses explications au fonctionnement du cerveau pour que le problème difficile soit adressé. Il propose que l'on traite le ressenti comme un élément fondamental, comme on considère la masse et le temps. En regardant le ressenti de ce point de vue permettrait d'établir des règles fondamentales simples et générales.

    Quelques approches pour étudier le ressenti:
    - Dualisme: sépare le ressenti du cerveau, avec le problème du corps et de l'esprit.
    - Lorsque le cerveau a intégré un assez grand nombre d'informations, cela générerait la conscience.
    - Panpsychisme, une approche aimée par Chalmers, souligne que la conscience serait intégrée dans tous les éléments de l'environnement, tel des atomes de conscience. Cela mène au problème de combinaison qui fait en sorte que nous ne savons pas comment tous les petites particules de conscience dans l'environnement se regrouperaient pour produire notre conscience individuelle.

    Informations tirées du vidéo de Chalmers sur la conscience

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  5. Je trouve intéressant le point de M. Chalmers. Je pense que sa théorie de l'esprit étendue est en soi intéressante. Le problème principal de la théorie est le choix de mots. L'utilisation du terme esprit pose problème puisqu'aucun des points qu'aborde M. Chalmers est liée au ressenti. Dans le cadre de sa conférence. M. Chalmers prends même le temps d'expliquer que les processus qui peuvent être "étendus" hors du cerveau ne sont pas des processus liés au ressenti, mais plutôt des processus cérébraux qui se produisent sans intervention du ressenti.

    Le fait de concevoir les outils que nous utilisons comme de la cognition étendue est en soi une façon très intéressante de concevoir notre rapport aux outils technologiques. Si nous délestons notre cerveau de certains processus en s'appuyant sur un support externe pour réaliser la tâche à notre place, nous libérons notre cerveau d'une tâche qu'il réussissait auparavant à effectuer seul.

    Le fait d'extérioriser un processus cérébral permet en théorie d'améliorer notre efficacité dans certaines tâches, mais cela peut être un problème lorsque nous perdons l'accès à cette technologie. Par exemple, si je me fie seulement sur mon GPS pour m'orienter et que je suis incapable de m'orienter sans lui, nous sommes dans une situation où la technologie m'aura rendu moins performant au niveau des capacités d'orientation.

    D'une part, le fait de déléguer certains processus cognitifs peut être un point positif puisqu'il libère le cerveau pour effectuer d'autres tâches, mais peut créer un problème de dépendance à ces technologies. Chalmers a donc réussi à nommer un phénomène et nous faire réaliser des avantages et des enjeux qu'il peut comporter. Par contre, la notion de l'esprit étendue n'est aucunement applicable à la notion du ressenti.

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  7. Jusqu’à ou l’esprit s’arrête ? Voici la question fondamentale à Chalmers auprès de son article et de son vidéo. Selon lui, les objets sont comme des extensions à notre esprit lui-même. L’idée que la technologie que nous utilisons devient donc maintenant une partie de notre esprit conscient. En fait, la technologie serait une extension de notre esprit, elle serait un ajout. Comme par exemple, certains artistes, leurs instruments de musiques sont une extension de leur esprit, elle est une partie intégrée à ceux-ci. La technologie aurait enlever certaines parties de notre cerveau, puisqu’elle remplacent certaines tâches que nous faisons au quotidien. Par exemple, les numéros de téléphones, il y avait une zone de notre cerveau qui s’activait et qui se rappelait de ces numéros de téléphones, mais maintenant c’est le téléphone en question qui nous les rappelle, nous n’avons plus besoin d’aller chercher dans cet partie de notre cerveau.

    Est-ce que notre cellulaire serait seulement un outil que nous utilisons quotidiennement, et que pour qu’il soit partie intégrante de notre cerveau, il devrait être implanté à celui-ci pour qu’il soit l’extension de notre esprit? Voici un questionnement que Chalmers répond par un peut-être, mais semble plutôt pencher vers le non. Un exemple qui le démontre bien est celui des personnes qui ont perdu la vue, leur cellulaire pourrait effectivement devenir une extension de leur esprit, puisqu’il est en mesure de dicter les couleurs de certaines choses autour de lui. Ainsi, ce n’est plus seulement juste un outil, étant donné que cet appareil permet à la personne en question de réellement activer une zone dans son cerveau qui lui permet d’imaginer et de faire de la perception des couleurs de certaines choses qui l’entourent.
    Ainsi donc, toute cette notion de l’interaction de la technologie sur notre esprit et l’effet qu’elle produit sur celle-ci, démontre que l’esprit à une partie de ressenti. En effet, la technologie, étant une stimulation externe devient donc une influence à nos états mentaux et notre esprit.

    Donc, peut donc conclure que l’environnement selon Chalmers détient un rôle actif sur nos processus et états mentaux. Est-ce que cette externalité fera en sorte qu’elle dicte la plupart de nos comportements ? Ce qui nous arrive quotidiennement, les évènements extérieurs que nous ressentons forme-t-elle la cause de notre esprit conscient, autant que ce qui se passe à l’interne? Toutes ces questions sont reliés encore une fois au problème difficile puisqu’elles font directement référence au pourquoi du ressenti.

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  8. Selon Clark et Chalmers, nous devrions nous questionner à propos de la limite spatiale de la cognition due à la tendance humaine à dépendre fortement de supports environnementaux (langages et éléments culturels) par rapport auxquelles nous avons des interactions qu’on décrirait comme étant des actions épistémiques. Ces actions se définissent comme des altérations au monde fait dans le but de bonifier nos processus cognitifs. Cela crée une situation décrite par les auteurs comme de l’externalisme actif. En effet, en interagissant avec un carnet de note par exemple, l’humain se retrouve dans une interaction à deux sens.
    Certains critiqueraient l’externalisme mis de l’avant sur la base que des processus cognitif doivent être conscients, ce qui rendrait douteuse l’affirmation que la cognition (et donc la conscience) existe hors du crane. Cependant, les auteurs argumenteront que la cognition est souvent inconsciente. Un bon exemple serait le phénomène de récupération lié à la mémoire. Les critiques argumenteront aussi que les processus du cerveau peuvent être vu comme cognitifs, car ils sont « portable », cependant les auteurs pourraient argumenter que dans le futur nous pourrions avoir la capacité de brancher des modules mécaniques à notre cerveau pour améliorer la cognition. Également, les informations qu’un patient souffrant d’Alzheimer pourrait noter dans un carnet pourraient être vue comme «portable » et fiable d’accès.
    Si des critiques voudrait faire la distinction entre les croyances « occurrentes » d’une personne normale et celle d’un patient touché par de l’Alzheimer. Ils devraient entre autres expliquer en quoi les cas de non-occurrence de la croyance (sommeil, intoxication, etc.) ne disqualifient pas les croyances d’une personne normale.
    Cette extension de la cognition hors du corps mène les auteurs à la conclusion que le « Soi » pourrait exister à l’extérieur du corps.

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