Sunday 7 January 2018

6a. Harnad, S. (2005) To Cognize is to Categorize: Cognition is Categorization

Harnad, S. (2005) To Cognize is to Categorize: Cognition is Categorization, in Lefebvre, C. and Cohen, H., Eds. Handbook of Categorization. Elsevier.  

Le Martien, les champignons et les réseaux de neurones

S HarnadA Cangelosi, M Coulmance - 2003
We organisms are sensorimotor systems. The things in the world come in contact with our sensory surfaces, and we interact with them based on what that sensorimotor contact “affords”. All of our categories consist in ways we behave differently toward different kinds of things -- things we do or don’t eat, mate-with, or flee-from, or the things that we describe, through our language, as prime numbers, affordances, absolute discriminables, or truths. That is all that cognition is for, and about.


Borges: Funes le mémorieux

SEMAINE 5 2018


Catégorisation I.



Catégorisation II.




résumé langue anglaise:




Cours ISC1000 2017

Cours ISC1000 2016 1:


Cours ISC1000 2016 2:


Cours ISC1000 2016 3:


Cours ISC1000 2016 4:

9 comments:

  1. L’article « To cognize is to categorize » porte sur ce qu’est la catégorisation et sur comment nous arrivons à catégoriser. Tout d’abord, dit de manière simple, la catégorisation consiste à faire ce qu’il faut faire avec la sorte de chose avec laquelle il faut le faire. De manière plus précise (et complexe), il s’agit d’une interaction systématique différentielle entre un système sensorimoteur autonome adaptatif et le monde qui l’entoure (traduction libre de « systematic differential interaction between an autonomous, adaptive sensorimotor system and its world »). Pour bien comprendre cette définition, je vais essayer de définir chacun des concepts qu’elle comprend.

    « Interaction ». Nos sens nous permettent d’interagir de 5 façons avec le monde extérieur : voir (qui englobe l’ouïe, l’odorat, le goût, le touché et la vue), reconnaitre, manipuler (interaction physique avec les objets comme détruire, manger, etc.), nommer et décrire.
    « Systématique » signifie que cette interaction n’est pas arbitraire, elle relève de règles.
    « Différentielle », car l’interaction sera différente en fonction des catégories d’entrées (et non différente pour chaque entrée).
    « Système sensorimoteur » est un système qui réagit au monde qui l’entoure selon sa perception de celui-ci à l’aide de ses sens. Nous en sommes un exemple.
    « Adaptatif », car nous pouvons apprendre, c’est-à-dire que nos interactions peuvent changer au cours du temps si nous apprenons quelque chose qui vient modifier notre façon de catégoriser.
    « Autonome » n’est pas spécifiquement décrit dans l’article, mais on peut en conclure qu’il s’agit uniquement du fait que le système est indépendant, qu’il ne dépend pas d’autres choses pour fonctionner (catégoriser).

    Il existe deux éléments clés qui nous permettent de catégoriser. Il nous faut à la fois extraire certaines caractéristiques de l’objet que l’on observe et en ignorer d’autres. Par exemple, ce qui nous permet de dire qu’une surface plate est un mur, et non un plancher, c’est l’aspect de la verticalité. De plus, le fait de savoir, par exemple, qu’il est fait de bois n’est pas important, car ce ne sont pas tous les murs qui sont faits de bois. Ainsi, en ignorant certains aspects pour nous concentrer sur d’autres, nous arrivons à voir des patterns, ce qui nous permet de catégoriser.

    Mais comment savoir lesquelles des caractéristiques sont importantes et lesquelles ne le sont pas? Il existerait deux réponses à cette question : l’apprentissage et le ouï-dire. L’apprentissage consiste à essayer de découvrir les caractéristiques importantes à l’aide d’essai-erreur et avec un feedback, comme l’exemple des champignons mentionné en classe. En goûtant un champignon au hasard (essai-erreur), et en observant si nous avons mal au ventre (le feedback), nous pouvons le classer dans la catégorie « mangeable » ou « vénéneux ». L’autre méthode pour découvrir les caractéristiques d’une catégorie est le ouï-dire. Quelqu’un connaissant déjà les caractéristiques importantes (les ayant appris par essai-erreur ou par ouï-dire lui-même) nous en fait part. Les catégories abstraites, comme les concepts du bien et du mal, sont souvent acquises par ouï-dire. Toutefois, pour que le ouï-dire fonctionne, il faut que nous connaissions au moins certains des mots utilisés, ce qui revient au problème de l’ancrage des symboles. De plus, il faut que la personne qui connaît les caractéristiques importantes soit capable de les expliciter, ce qui n’est pas toujours facile. Parfois, certaines de nos connaissances sont implicites, c’est-à-dire qu’on ne sait pas comment on fait pour arriver à la bonne réponse. Cependant, ce n’est pas parce que l’on n’arrive pas personnellement à verbaliser une catégorie que cette catégorie ne peut pas être verbalisée/expliquée sous forme de règles.

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    1. Je trouve que ton commentaire est un excellent résumé de la catégorisation, et à la fois adapté à frère cadet qui plus est!

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  2. Court résumé-synthèse de ma compréhension de l’article « To Cognize is to Categorize : Cognition is Categorization » (2005)

    La catégorisation est le processus référant à l’identification univoque des sorties (outputs) pour toutes les entrées (input) de même genre. L’équivalence dont il est question ici se situe dans l’abstraction des concepts généraux (invariances) relatifs à l’objet perçu, faite indépendamment de ses variances singulières. Le problème soulevé dans l’article est celui de savoir comment des systèmes sensorimoteurs tels que nous même, détectons ces abstractions (catégorie/genres) et comment la discrimination perceptive s’effectue-t-elle dans l’extraction de ces genres.

    À certains égards, le processus semble inné : la distinction faite entre deux objets opposés, mais de même nature (tel que le noir et le blanc, le froid et le chaud), est relative à une contrariété probante des deux objets. Cette activité de reconnaissance semble être relative à la structure même de l’organe sensoriel en ce que l’expérience de l’un implique automatiquement la négation de l’autre. Or, même sans « opposition », dans notre simple réception sensorielle, avec un état sain de nos organes récepteurs, nous distinguons automatiquement le jaune du vert, l’amer du sucré et le rugueux du doux. La capacité à laquelle ces diverses identifications réfèrent est celle de discrimination. Cette discrimination active, nous appelons le « changement perceptif abrupte à la frontière (…) » de deux données sensorielles différentes, la perception catégorique. Il semble par ailleurs que la catégorisation demande davantage que la simple discrimination sensorielle.

    Bien souvent, la catégorisation implique un processus sous-jacent d’apprentissage à l’essai-erreur. Ainsi, catégoriser serait d’apprendre à faire la bonne chose (output) avec le bon type de chose (input), pour que surviennent les conséquences souhaitées. Les invariances, d’un objet sensoriel à l’autre, ne sont pas aussi évidentes que celles dénotées par la pigmentation des couleurs primaires par exemple (face auxquelles la perception catégorique peut facilement se manifester) et tout objet peut vraisemblablement être catégorisé selon un ensemble infini de propriétés. Catégoriser implique dès lors la mise en relief de certaines propriétés universellement partagées par d’autres objets de même type, tout en en effaçant certaines autres. Par exemple, Les murs se distinguent des planchers entre autre par leur verticalité. Les deux se distinguent cependant d’une abeille par leur intersection commune sous la catégorie de « charpente » ou « structure » d’un édifice. Nous comprenons donc que la catégorisation est circonstancielle, qu’elle implique une sélection de propriétés à considérer selon le type d’identification demandée/nécessaire à un moment donné.

    Par ailleurs, l’apprentissage par essai-erreur sous-jacent à la catégorisation comporte son lot de risques dans l’expérience concrète (exemple des champignons). Le langage permet ici un raccourci adaptatif et un avantage inestimable pour l’espèce humaine. L’écart gagné entre l’expérience sensible et le langage rend possibles une catégorisation plus rapide et une diminution des risques liés à l’essai-erreur de l’expérience concrète. L’ancrage symbolique demeurant nécessaire pour que la catégorisation soit significative, un nombre limité de référents permettra néanmoins (par association d’idées) un grand nombre de possibilités de catégorisations et de transmissions explicites des catégories. L’apprentissage, l’essai-erreur génère donc l’abstraction nécessaire à la catégorisation, tandis que le langage la véhicule (l’abstraction/genre), la propage, la transmet (et la créerait même, si nous pensons à des concepts tel que la « vérité », la « beauté »…etc. C’est dans ce genre de catégorisation que sont effectifs les « ouï-dire »). Dans le monde sensible de l’expérience concrète comme dans celui « suprasensible » du langage, le processus de catégorisation demeure celui de se comporter de façon différente pour différents genres de choses.

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  3. La catégorisation, c’est de faire la bonne chose avec les bonnes affaires. En tant qu’êtres sensorimoteurs, nous sommes capables de capter des stimuli constants dans certaines situations ce qui facilite le processus de décision. Je suppose alors que la catégorisation est un synonyme du mot «information» telle que vue dans le cadre du cours étant donné que la catégorisation permet la réduction de l’incertitude.
    Le problème de la catégorisation, c’est de déterminer comment notre cerveau fait pour ordonner ces catégories. Fodor pense que la capacité de catégoriser est inné, qu’on ne peut pas l’apprendre. En classe, il a aussi été mentionné qu’on catégorise des éléments sans nommer la règle utilisée pour les catégoriser. Je trouve cela un peu paradoxale de croire que la capacité de catégoriser est inné, mais que plusieurs des catégories qu’on utilise sont apprises. Cependant, je comprends que c’est surtout le «mécanisme» de la catégorisation qui est inné.
    Dans mes cours de processus cognitifs, j’avais vu le concept de «stéréotype» ou de «prototype», soit un modèle de base d’une catégorie qu’on compare avec le stimulus qu’on essaye de catégoriser. S’il y a beaucoup de ressemblance entre les «traits» du stéréotype et ceux du stimulus, alors il y aura tendance à placer le stimulus dans la même catégorie. Je suis partiellement d’accord avec cette définition de la catégorisation. Pour moi, catégoriser des éléments correspond à associer leurs traits ou leurs formes ensemble. La philosophie de la Gestalt (l’ensemble est plus que la somme de ses parties) stipule que les relations entre ces traits est aussi importante au processus de reconnaissance ou d’identification.
    La thèse forte de Sapir-Wolf est fausse : on ne peut pas créer un arc-en-ciel avec des mots(le langage n’affecte pas drastiquement notre perception). Cependant, la thèse faible de Sapir-Wolf, stipule que le langage peut avoir un effet sur notre perception.
    Même si on ne peut pas toujours nommer la règle de catégorisation entre des éléments, se peut-il qu’elle n’atteigne juste pas notre conscience lors du processus? Avec un peu de recul et de réflexion, en nommant les traits des éléments qu’on catégorise, peut-on identifier cette règle comme étant une relation entre différents traits?
    James Najem

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  4. Selon l’article '' Le martien, les champignons et les réseaux neurones '', les humains seraient en mesure de sauter certaines étapes grâce à l’apprentissage par essai et erreur. En effet, cette méthode de résolution de problèmes serait entièrement relié au langage. Ceci pourrait être vue comme un avantage adaptatif en ce qui concerne notre évolution, puisque sans cet apprentissage nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd'hui. Par contre, un autre aspect important dans notre évolution de l’espèce est la confiance et l’obsession de vouloir apprendre. Selon moi, si la tendance obsessive de vouloir apprendre des choses n’est pas présente, alors l’apprentissage n’a pas de réelle importance. Non seulement les humains ont le goût de nommer, mais aussi ils ont envie de décrire et d’entendre la description et de catégoriser.

    Ce qui est fascinant avec ce concept de langage et d’évolution est qu’il nous a permis d’être en état de faire la représentation de différentes catégories et de pouvoir choisir quel comportement est le plus approprié ou adapté à une situation quelconque. En fait, je crois que nous ne serions pas en disposition de voir le monde tel que nous le voyons aujourd'hui. Nous aurions une tout autre perception de ce qui nous entoure, puisque nous ne serions pas en mesure de détecter les dangers, de pouvoir faire la distinction entre différentes choses similaires ou bien avec des choses n’étant pas du tout similaire. Le langage nous a ouvert une panoplie d’opportunités et nous a permis de s’adapter de façon d’autant plus rapide que nous l’aurions cru!

    Par contre, dans l’optique où le langage serait complètement soustrait de notre existence, que se passerait-il exactement, l'évolution se ferait-elle aussi rapidement ou bien notre adaptation se retrouve-t-elle perturbée?

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  5. J'aimerais élaborer sur le rôle des "Ouï-dire" dans la catégorisation. Tout d'abord, M. Harnad spécifie dans son article qu'une bonne partie de la catégorisation, en ce qui à trait aux catégories qui ne sont pas innées, s'effectue grâce au langage.

    D'une part, il y a la rétroaction possible d'un individu qui connaît les catégories et qui vient aider un novice à apprendre par essai et erreur. Cela est une étape en soi, puisqu'elle permet l'apprentissage de catégories qu'il serait impossible de distinguer avec les processus de perception habituel. Ce processus permet à l'individu d'apprendre graduellement les aspects de l'objet en question sur lesquels il doit attirer son attention afin de bien catégoriser.

    Le langage permet également l'apprentissage des règles. En effet, lorsque les différences entre les objets d'une catégories peuvent être explicités par les individus, ils peuvent les transmettre à d'autres. Les apprenants pourront donc acquérir beaucoup plus rapidement les connaissances sur les catégories que s'ils avaient dû apprendre par essai et erreur.

    Je pense que cette observation est très intéressante pour comprendre le développement de l'intelligence humaine. En effet, le fait qu'il soit possible d'apprendre les catégories à l'aide du langage permet d'éviter que chacun des individus doive lui même apprendre les catégories par essai-erreurs. Cela est un avantage évolutif considérable puisqu'il implique que les individus ne sont pas éternellement contraint de répéter les erreurs commise par leurs ancêtres.

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  7. Une belle image, que Stevan Harnad utilise dans son texte, pour comprendre à quel point la catégorisation est complexe : pensez à combien de manière il est possible de percevoir l’interaction du sable avec le vent.

    To Cognize is to Categorize : Cognition is Categorisation est un texte riche pour mieux comprendre comment nos apprentissages (connaissances) sont, de manière cérébrale, structurés par un système de catégorisation complexe (et, à mon avis, infini).

    Cela dit, il faut savoir ce que catégoriser peut vouloir dire. Dans son utilisation scientifique, elle prend des caractéristiques beaucoup plus fines et approfondies. Ainsi, il est important de savoir que l’action de catégoriser est définie par bien plus que la simple action d’identifier quelque chose. En effet, catégoriser est aussi et essentiellement l’idée de comprendre comment est-ce qu’on y arrive, à cette identification ; par quelle connaissance tirée de quel apprentissage, et surtout, perçue avec quel type d’« appareils sensorimoteurs » est-ce qu’on y est parvenu, à cette identification, et ce, en tant qu’être autonome (animal, humain). Ainsi, si l’on arrive à comprendre comment est-ce qu’un cerveau arrive à catégoriser nous pouvons aussi comprendre comment il est complexe, et « voir » combien de possibilités – et à quelle échelle il faut l’étudier – sont à considérer dans le but d’en faire sa reproduction (AI).


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  8. La catégorisation dépend d'abord et avant tout des interactions possibles entre un système qui est dit sensoro-moteur et un objet.
    Elle se définit principalement comme étant une adaptation systématique de l’échange/perception du système en question face à l'objet.
    Cette adaptation est produite avec d'une distinction entre les objets, ce qui permet aux interactions d'être spécifiques à ceux-ci individuellement.
    La capacité de distinction viendrait de l'identification de caractéristiques propres à l'objet via les organes sensoriels. Cela permettrait une forme de catégorisation limitée qui générerait une catégorie pour chaque objets.

    Il y a donc une interprétation spécifique à reconstruire face à chaque identification possible, et-ce, peu importe sa ressemblance d'autres objets semblant être non-identiques.

    Certaines caractéristiques sont plus ciblé par l’évolution tandis que d'autres peuvent être ignorées si un ensemble d'objets non-identiques, mais partageant certaines caractéristiques, favorisent un mode d’interaction similaire.

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